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Tensions en Afrique Centrale : le Rwanda au cœur d'une possible crise entre la RDC et le Congo

Le lundi, 17 juin 2024 à 16:19

Dans Politique

Des signes inquiétants laissent présager une escalade des tensions entre le Congo et la RDC et, avec des implications régionales potentielles étendues en Afrique centrale au niveau du Congo et de la République Centrafricaine.

Les signes avant-coureurs ne manquent. Le Congo venait de céder 920 km2 des terres au Rwanda pour des raisons agricoles. Mais l’emplacement des terres situées en face de Maluku à Kinshasa interroge et, à présent, soulève des remous tant au Congo, où l’on s’oppose à la présence rwandaise, qu’en RDC d’où Brazzaville obtient une partie de son électricité.

Ceci vient s’ajouter à une situation déjà tendue marquée par l'infiltration de l'armée rwandaise à l'est de la RDC, ainsi que des manœuvres politiques en République Centrafricaine et au Congo-Brazzaville, soulèvent des préoccupations majeures.

Face à cette montée des tensions, la République Démocratique du Congo a réagi en renforçant sa présence militaire à Maluku, une décision stratégique visant à contrer toute tentative d'agression potentielle.

Kinshasa vient de répondre par l’établissement de la 11ème Brigade de réaction rapide le long du fleuve Congo, à Maluku en face des terres elles aussi au bord du fleuve que Brazzaville a cédé au Rwanda.

L’autre réponse claire de Kinshasa est l’absence du président Félix Tsh. à la conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement à Brazzaville sur une invitation portée par Rosalie Matondo, ministre congolaise de l’Economie forestière.

Les analystes redoutent que les récents accords territoriaux conclus avec le Rwanda ne cachent en réalité des intentions plus agressives visant à affaiblir les institutions congolaises et à menacer la stabilité régionale.

Le duo Macron-Kagame placent des pions

Des rapports suggèrent que le Rwanda exerce son influence au plus haut niveau des présidences centrafricaine et congolaise en plaçant des personnalités clés d'origine rwandaise à des postes stratégiques.

Francoise Joly Mudeka

Françoise Joly Yamuragiye, « protégée de Sassou »

Proche du président Denis Sassou-Nguesso, dont elle est la représentante personnelle, Françoise Joly a dernièrement été la cible d'une campagne sur les réseaux sociaux. Son activisme sur plusieurs dossiers a suscité des crispations dans l'entourage proche du chef de l'État au point que le gouvernement congolais s’en est offusqué jusqu’à menacer des représailles quiconque dirait du mal de « la protégée de Sassou qu’une certaine autre opinion qualifie de « marquise de Pompadour ».

On la voit toujours à côté de Sassou comme la fois passée en Russie et, à défaut à la tête des grandes délégations, comme tout récemment au Kazakhstan.

Le Rwanda a déployé des troupes en RCA dans le cadre de la MINUSCA pour contribuer aux efforts de maintien de la paix et de la sécurité dans le pays.

L'armée rwandaise en RCA

Depuis un certain temps, le président se fait aussi protéger par des soldats rwandais. Formé à l'école des forces rwandaises, le tout nouveau Bataillon d'intervention rapide de Touadéra serait commandé par un Rwandais.

Après s’être rendu indispensable à la sécurité du président Faustin-Archange Touadera, le Rwanda s’est lancé avant tout dans la coopération économique avec Bangui. Le fruit d’une stratégie d’implantation bien ficelée.

Le président Touadera se fait garder par des soldats rwandais

Ce qui alimente les rumeurs que le Rwanda prépare la déstabilisation de la RDC à partir de l’ex-Equateur. Des témoignages font état de la veille organisée par les habitants de l’Equateur mettant en garde contre toute incursion rwandais sur le sol congolais.

​​​​​​​Dans ce contexte tendu, des spéculations persistent quant aux véritables intentions du Rwanda, notamment en ce qui concerne l'exploitation de ressources et les visées politiques expansionnistes. Les récentes manœuvres militaires et économiques rwandaises dans les pays frontaliers de la RDC alimentent les craintes d'une déstabilisation régionale.

La population de Brazzaville se préoccupe également de possibles répercussions, notamment en matière d'approvisionnement en électricité, alors que des délestages persistants suscitent des interrogations sur la fiabilité du réseau. Parallèlement, la présence présumée de troupes rwandaises à proximité soulève des préoccupations sécuritaires accrues.

De plus, la présence militaire rwandaise en territoire congolais suscite l'inquiétude des observateurs internationaux, avec des appels urgents des Nations Unies et d'autres puissances mondiales pour un retrait immédiat des troupes rwandaises, restés pour l'instant sans réponse.

Ces 30 dernières années, l’invasion répétitive de la RDC par le Rwanda est un acte d'agression majeur dans la Région des Grands Lacs. Le Rwanda dirigé par Paul Kagame envahit la RDC pour des raisons territoriales et économiques. Le narratif a changé à tel point que les soutiens du Rwanda ne cachent plus leur mécontentement en demandant à l’armée rwandaise de quitter le sol congolais.

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