Didier danse Tshota, solo d’un deuil solitaire ?
Kisangani, Alliance française, 28 novembre 2018. Tshota, c’est le feu sacré dans la culture Tetela, le clan de l’artiste au centre de la RDC. Un feu guérisseur, un feu pour révéler mais aussi capable de punir et de tuer. A la mort soudaine de son petit frère Andeka il y a deux ans, ses parents organisent une cérémonie Tshota, car ils pensaient, comme souvent aujourd’hui, que Didier Ediho était le sorcier qui a sacrifié son frère pour relancer sa carrière de danseur. Depuis, le danseur fait son deuil sur scène dans Tshota, une manière quelconque pour lui de guérir, prouver son innocence, pardonner ses calomniateurs. Depuis la mort de sa tante, la seule à avoir cru à son innocence, Tshota reste pour lui le seul moyen de délivrance…
Didier Ediho vit et travaille à Kinshasa où il développe depuis 14 ans son travail, en tant qu’interprète au sein de la compagnie Diba danse ou pour Papy Ebotani. Il est également chorégraphe au sein de sa compagnie, Losanganya dancing, qu’il fonde en 2010.
Huguette Tolinga chante Enkata
Enkata, c'est ce petit bout de tissu que la femme congolaise roule sur la tête pour l’aider à porter les charges souvent lourdes. Dans son album présenté au Café français de l’Afraco, la batteuse fait d’Enkata le symbole de la femme battante dans une RDC où tout n'en finit plus de tomber...
Huguette Tolinga commence les percussions à l’âge de sept ans, contre le vœu de sa famille. Le tambour est en effet perçu au Congo comme une affaire d’hommes avant tout. En 2010, elle crée à Kinshasa son propre groupe, Hugembo, avec qui elle se produit régulièrement depuis dans le pays (Kinshasa, Goma, Kisangani…), dans la sous-région mais aussi en Allemagne.
Par Jean Fundi Kiparamoto.