Créer un site internet

Faustin Linyekula, more… future

“Congolese dance is a carnal endeavour. Against platonizing ideologies that would cast the body as a prison for the soul, dancing here is a celebration of the flesh. The body is absolute flux and music is invested with the power to enter it, penetrating it to the core. Music produces psychic, somatic and emotional effects on the organs and limbs, subjecting them to the rule of waste. Music ‘breaks bones’ (buka mikuwa) and ‘hurls bodies’ (bwakanka nzoto), causing women and men to ‘behave like snakes’ (nazali kobina lokolo nioka). The body is not so much ‘harmed’ as it becomes a site of transgression, the locus of a blurring – between the transcendental and the empirical, the material and the psychic.

In addition to existing as flux, the body is also a force-field of contrasts. Music engages in a struggle with these forces. Never simply movement of the human form, Congolese dance embodies something that resembles a search for original life, for perpetual genesis, and, through this, for an ideal of happiness and serenity.” 

Le Ndombolo, qui hante mes créations depuis quelques années

Fille bâtarde de la rumba, des rythmes traditionnels, des fanfares des dimanches à l’église et du funk/ Sex machine, maquée par les brasseries locales (tel chanteur sera Primus, sera Skol ou ne sera pas), la pop congolaise déverse des trésors d’énergie lors de morceaux sans fin… Les concerts vous convient à 21 heures, n’y venez pas avant minuit, mais soyez prêts à rester jusqu’au petit matin… quand les transports reprendront dans Kin endormie.

Alors, on écoute du son, du gros son bien saturé, les morceaux que l’on connaît par coeur, on boit, de la bière bien sûr (Primus ou Skol, toujours la même histoire…), on croque des brochettes, on drague, on danse. Les musiciens vont et viennent sur scène ou à côté… et chantent leur propre gloire, le pouvoir, la beauté, les belles femmes et les belles choses, les fringues griffées, les voitures de marque… une vie rêvée, celle des séries télé et des clips américains de R&B. Comme si tout coulait de source dans un pays où tout est à reconstruire chaque matin…

Alors pourquoi ne pas utiliser l’énergie extraordinaire des guitares et des voix, non pour entretenir des rêves aussi minces que les mouchoirs en papier bas de gamme vendus dans les rues de Kinshasa et qui se désagrègent sur les fronts en sueur, mais pour dire les difficultés, les impasses, les erreurs, le bien pauvre legs de nos pères…

Je pense à l’énergie des mouvements punks dans l’Europe ou les Etats-Unis des années 70 et 80… Comment des jeunes se sont emparés de la musique pour tout casser dans une société décrétée sans futur…

Difficile pour nous de refuser un futur que nous n’avons jamais eu, difficile de casser encore plus notre tas de ruines, mais juste rêver les pieds dans la terre, construire sur ces ruines un peu plus de futur… 

Date de dernière mise à jour : dimanche, 12 avril 2020