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Le CIFOR-ICRAF ne mène jamais ses actions de manière isolée, mais en étroite collaboration avec l’Etat congolais (F. Collins, CIFOR) 

Le jeudi, 11 juillet 2024 à 18:34

Dans Environnement/Biodiv

Kisangani, 11 juillet 2024 - Le CIFOR-ICRAF a récemment tenu un atelier de concertation captivant dans le but d'informer les participants de ses initiatives agroforestières et de leurs bénéfices pour les agriculteurs locaux. Cet événement, axé sur la transmission d'informations, les échanges et le partage d'expériences, a réuni un groupe diversifié de participants, incluant des agriculteurs, des membres de la communauté locale et des représentants gouvernementaux. Parmi eux le professeur Benoît Dhed’a, spécialiste de la multiplication des bananiers plantains en laboratoire, Ingénieur Kinzonzoli Tembo, président du Conseil d’Administration d’APILAF, le délégué du ministre provincial de l’agriculture et développement durable ainsi que les délégués de la Division et Inspection provinciales de l’Agriculture...

L'objectif principal de cette rencontre était de sensibiliser les participants aux activités de la filière agroforestière-reboisement-semences améliorées dans le paysage de Yangambi, et de démontrer comment cette approche peut être avantageuse tant pour l'environnement que pour les agriculteurs. Au cours de l'atelier, les participants ont eu l'occasion d'approfondir leur compréhension des projets agroforestiers mis en place par Le CIFOR-ICRAF dans le paysage de Yangambi.

Le mal est profond

Lors de son intervention, Fai Collins, responsable de la sensibilisation au CIFOR-ICRAF, a mis en lumière l'ampleur du problème auquel est confrontée la Réserve de Biosphère de Yangambi et le paysage environnant, incluant Yangambi-Isangi-Yanonge-Kisangani-Bengamisa-Yangambi. Avec l'augmentation de la population humaine, les activités telles que la construction, l'agriculture et la pêche ont entraîné une pression croissante sur les forêts de la région.

Pour illustrer la dégradation et la déforestation du paysage de Yangambi, Fai Collins a projeté trois cartes géographiques successives. En 2000, la carte était majoritairement verdoyante, en 2010, elle présentait des signes de décoloration, et en 2021, la situation était alarmante. La carte montre des signes avancés de déforestation, évoquant une propagation rapide de la détérioration, comparée à une métastase de jaunisse envahissant la région selon l'analogie de Fai Collins.

Kisangani, 11 juillet 2024. Atelier de concertation CIFOR-ICRAF et partenaires

Fai Collins, chargé de la sensibilisation au CIFOR, a souligné l'objectif poursuivi par le CIFOR-ICRAF : "Transformer le paysage de Yangambi fortement dégradé en un centre de développement durable basé sur la préservation, l'évolution des filières agricoles, agroforestières et forestières productives, ainsi que sur les énergies renouvelables." Selon F. Colins, la principale cause de cette dégradation est l'agriculture sur brûlis. Ainsi, le CIFOR-ICRAF a instauré des réunions de concertation hebdomadaires.

Les solutions apportées par le CIFOR-ICRAF

C’est dans ce contexte que le CIFOR-ICRAF propose des alternatives innovantes. L'agroforesterie est une pratique agricole durable qui associe la culture des arbres à celle des cultures traditionnelles. Cette méthode présente de multiples avantages, comme la régénération des sols, la préservation de la biodiversité et l'amélioration des rendements agricoles. L'une des approches utilisées se concentre sur la sensibilisation et les échanges d'idées.

Lors de cette session, les participants ont été informés des différentes activités mises en œuvre par le projet FORETS dans le paysage de Yangambi, à travers l’expertise partagée par trois experts du CIFOR-ICRAF. Parmi eux, Hubert Mulumba, expert agronome, Modeste Feno, spécialiste des bananiers, et Clément Uzele, expert en agroforesterie.

H. Mulumba, l’orateur principal, a abordé le sujet de l'Agroforesterie dans le Paysage de Yangambi/Projet FORETS. Appuyé par des illustrations, il a démontré les actions entreprises pour promouvoir notamment la réussite des Champs Écoles Paysans (CEP), des champs individuels des paysans et des champs réalisés avec l'aide des agriculteurs multiplicateurs...

D'autres actions sont la formation des paysans à l'amandement du sol et la pratique innovante de l'agroforesterie.

Kisangani, 11 juillet 2024. Atelier de concertation CIFOR-ICRAF et partenaires

Les participants ont appris que les agriculteurs pratiquant traditionnellement l'agriculture itinérante sur brûlis sont aujourd'hui accompagnés par le projet FORETS dans le domaine de l'agroforesterie, visant à promouvoir des pratiques agricoles durables. Ces actions comprennent notamment l'installation d'essais sur les bonnes pratiques agricoles dans des fermes pilotes adaptées au contexte local, l'organisation de journées d'échange avec les partenaires, la formation de moniteurs agricoles locaux, et l'accompagnement des agriculteurs dans l'adoption de pratiques agricoles responsables.

Les pratiques agricoles vulgarisées incluent la rotation et l'association des cultures, l'utilisation de semences améliorées et de plantes de couverture, l'agroforesterie, le compostage, les bio pesticides et les techniques de cultures intercalaires. De plus, des pépinières villageoises sont mises en place, un soutien est apporté à la filière semencière, et des subventions sont octroyées pour les unités de transformation post-récolte afin d'ajouter de la valeur aux produits agricoles.

PRODUCTION DE COMPOST LORS D’UNE JOURNEE CHAMPETRE ORGANISEE A YANGAMBI

Hubert Mulumba, expert agronome du CIFOR, a souligné lors de son exposé que l'objectif final de ce volet agroforesterie est d'inciter les producteurs à augmenter de manière durable leur production agricole en adoptant des pratiques agricoles durables et sédentaires.

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Ph. Hubert/CIFOR. Femmes de Yangambi apprenant le compostage lors des journées champêtres.

Cela permettrait d'accroître et de diversifier les productions agricoles, améliorant ainsi le bien-être socio-économique des ménages, tout en contribuant à réduire la pression humaine sur les forêts.

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Ph. Hubert/CIFOR. SYSTEME DES CULTURES INTERCALAIRES. Secteur de Yanonge en province de la Tshopo. Ici, un champ de maïs-manioc-arachide à Yaoseke, 73 km de Kisangani.

Secteur de Yanonge, Yaoseke, 73 km de Kisangani. Système des cultures intercalaires

Questions-réponses, discussions, suggestions

Les échanges ont été à la fois animés et amicaux lors de l'atelier. En réponse aux interrogations de Christian Bokana, directeur provincial du SENASSEM dans la Tshopo, Fai Collins a souligné que le CIFOR-ICRAF ne mène jamais ses actions de manière isolée, mais en étroite collaboration avec les autorités congolaises, notamment l'Inspection provinciale de l'Agriculture. Il a insisté sur la nécessité de dissiper les malentendus concernant le supposé manque de collaboration, soulignant que la concertation en cours est en elle-même une forme de partenariat avec les services de l'État au niveau provincial. De plus, Fai Collins a souligné que le projet FORETS est loin d'être un échec, étant donné les résultats concrets obtenus, comme en témoigne Hubert Mulumba lors de son exposé, illustré par des images des paysans travaillant dans leurs champs respectifs.

Le projet FORETS dans le paysage de Yangambi, à travers l'expertise partagée par Hubert Mulumba et les autres experts du CIFOR-ICRAF, s'engage résolument à promouvoir des pratiques agricoles durables et à accompagner les agriculteurs dans la transition vers des méthodes plus responsables. L'agroforesterie, les formations, les échanges de connaissances et les initiatives de valorisation des produits agricoles sont autant d'outils mis en place pour améliorer les conditions de vie des communautés locales tout en préservant les ressources naturelles. Ensemble, ces efforts contribuent à construire un avenir plus durable pour le paysage de Yangambi et ses habitants.
 

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