La délégation des 6 avait été reçue par Benjamin Toirambe, le Secrétaire général du MEDD, Yves Milan Ngangay, le nouveau Directeur général de l’ICCN ainsi que le Secrétaire général académique et Olivier Mushiete, Directeur chargé de la recherche des fonds de l’ERAIFT.
Lors des rencontres, la délégation des 6 présentait ses atouts en proposant de relancer la collaboration avec les institutions partenaires. Parmi ces atouts, il y a les capacités des chercheurs rôdés, non seulement en étude faunique, mais en d’autres capacités obtenues à la suite de multiples formation telles que le Système d’Information Géo (SIG), la prise en main des outils comme le GPS et les logiciels R et QGIS. Ainsi, le centre a-t-il l’avantage d’obtenir des données primaires et des données secondaires grâce aux missions scientifiques de terrain et de ses onze antennes dans les onze anciennes provinces. A cet effet, le CSB a désigné deux chercheurs qui seront en contact permanent avec les antennes. Il s’agit de Points focaux, André Malekani et Franck Masudi.
Le CSB est équipé de moyens logistiques essentiels aux missions scientifiques tels des véhicules tout terrain, des kits de campement dans la nature (tentes, groupes électrogènes, matelas, ustensiles, etc.), des salles de colletions, des laboratoires ; le centre a un carnet d’adresses fourni qui lui ont permis jusque-là d’organiser plus de conférences nationales et internationales sur la biodiversité, sans oublier un personnel estimé à plus de personnes.
Le Secrétaire général du MEDD s’est dit flatté de l’offre. Il a promis de travailler à ce que le gouvernement congolais apporte son aide aux efforts fournis par les chercheurs du CSB dans l’étude de la faune. En revanche, l’Etat y gagnerait beaucoup :
« Votre visite tombe à point nommé d’autant que, pour le Ministère, l’apport des scientifiques est essentiel à l’élaboration d’une politique nationale sur la biodiversité ainsi que la rédaction d’une SPANB plus étoffée et du 7ème rapport national sur la biodiversité. Les politiques ont besoin de nouvelles orientations. D’où l’importance des compétences scientifiques. »
Au terme d’un entretien de 2 heures, les interlocuteurs sont tombés d’accord sur la nécessité :
- d’actualiser le protocole d’accord existant entre l’ICCN et l’UNIKIS et d’adapter au contexte actuel ainsi que de mettre en œuvre
- pour l’ICCN d’alléger les conditions d’accès aux Aires Protégées aux chercheurs du CSB et aux étudiants de l’UNIKIS ou ceux recommandés par les partenaires du Centre ;
- pour les chercheurs et les étudiants de remettre à l’ICCN une copie de rapport de recherche ou de stage au terme de leur mission ;
- pour le CSB de protéger les échantillons récoltés en recourant aux permis APA (ccès aux ressources génétiques et partage des avantages) et CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) ;
- de monter des infrastructures adéquates pour la conservation des échantillons prélevés dans la biodiversité de la RDC et
- pour les universités de soumettre au gouvernement des projets liés à la construction de telles infrastructures.
L’entretien avec les préposés de l’ERAIFT a porté essentiellement sur :
- l’annonce par SGA du transfert de l’ERAIFT de Kinshasa à Kisangani ;
- le vœu réciproque d’une collaboration formelle qui puisse permettre au CSB de diversifier les bailleurs des fonds ;
- l’invitation du CSB à la célébration du 25ème anniversaire de l’ERAIF en avril 2024 et
- l’information livrée CSB sur la COP 16.
La mission avait été marquée par un atelier organisé le 13 février par la Division de Développement Durable (DDD) au Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD). Après les présentations faites par les experts du MEDD et les scientifiques du centre, il s’en est suivi des discussions, qui ont abouti à des recommandations. Le DDD et le CSB/UNIKIS sont convenus que :
- le MEDD recoure à la crème scientifique pour avoir des données, fiables, bancables, démontrables et vérifiables d’autant qu’il y a certains écosystèmes qui ne sont pas encore décrits ;
- le CSB CSB/UNIKIS contribue à la rédaction de la SPANB et du 6ième rapport national sur la biodiversité avec des données scientifiques primaires et secondaires ;
- le MEDD et le CSB mettent en place un cadre de collaboration formel ;
- le MEDD et le CSB renforcent le partenariat en revitalisant l’accord-cadre de collaboration existant entre la DDD et le CSB au regard des atouts que présente le CSB ;
- organise un autre atelier auquel devraient prendre part les représentants du CSB/UNIKIS et des antennes du CSB ainsi que les délégués du MEDD, de la Task-force SPANB, de l’ERAIFT;
- les experts scientifiques accompagnent la délégation gouvernementale pendant les négociations lors des conférences à l’étranger ;
- le CSB récolte des données scientifiques primaires et secondaires sur la biodiversité, les traite et canalise même les données reçues d’autres organisations impliquées dans la conservation de la biodiversité pour l’enrichissement de la SPANB de sorte que la RDC soit réellement un pays-solution ;
- la Task-force soit réorganisée de façon à la rendre plus inclusive.
La mission du CSB/UNIKIS à Kinshasa a été rendue possible grâce à l’appui du projet CSB-CEBioS.