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Le Congo déclare la guerre à la RDC en cédant des terres au Rwanda (H. Zebrowski)

Le mardi, 18 juin 2024 à 17:22

Dans Sécurité

Le Congo-Brazza a cédé près de 1000 km2 au Rwanda pour des raisons d’exploitation agricole. Depuis des voix s’élèvent de partout pour dénoncer la trahison au sommet de l’Etat congolais, les velléités expansionnistes du Rwanda et même, comme certains RD Congolais et des analystes politiques et géostratégiques.

La polémique enfle parmi les Congolais qui disent haut et fort : Nos terres ne sont pas à vendre. Trois analystes relayent la lutte des Congolais à défendre leurs terres contre l’expansion rwandaise.

La déclaration de guerre potentielle entre le Rwanda et la RDC concernant la session de 1000 km² de terre congolaise est analysée, mettant en lumière les implications politiques, géostratégiques et militaires de cette situation tendue.

Un opposant congolais

Cet opposant soutient que Sassou Nguesso s’est trompé de calcul. Selon lui, il aurait dû considérer trois choses avant de signer un accord de terre avec le Rwanda : la dimension géostratégique, géopolitique et politique. Car, craint-il, déjà en guerre avec la RDC à l’est, le Rwanda chercherait à se rapprocher de son ennemi, la RDC, pour des actions déstabilisatrices.

Pie Tshibanda, youtubeur rd congolais

Pie Tshibanda s’interroge si l’argent perçu pour céder des terres au Rwanda a été redistribué à tout le monde ou c’est une famille qui a mis tout ça dans la poche. Est-ce que cette famille se préoccupe de ce qui va arriver après elle. Est-ce qu’elle dit simplement qu’elle bouffe, elle prend ? et on s’en fout de ce qui adviendrait après. Pie Tshibanda exhorte les Congolais à suivre les recommandations de leurs évêques, qui ont pris position contre la cession des terres au Rwanda. Selon Pie, le Rwanda cherche des terres pour loger les migrants indésirables d’Europe. La conquête de l’est rd congolais devenant de plus en plus incertaine, Kagame et la Grande Bretagne ont trouvé un terrain facile au bord du fleuve Congo du côté du Congo-Brazza.

Cela sonne comme un cri de ralliement pour les autochtones qui luttent contre la cession de leurs terres à des personnes étrangères. Le cri est la détermination à protéger leur patrimoine culturel et environnemental, et à s'opposer à la colonisation et à l'accaparement des terres.

Hervé Zebrowski, journaliste français

Selon lui, « vendre 1000 km2 de terre congolaise au Rwanda est une déclaration de guerre. On va essayer d’exciter la RDC pour qu’elle tire la première pour qu’après le Congo-Brazzaville se défende et après là, croyez-moi le Congo-Brazzaville fera appel aux forces de Kagame. C’est un plan de guerre 1000 km2, c’est énorme. C’est ce que l’Empire chinois à la fin du 19ème siècle avait concédé à l’Empire britannique pour construire Hongkong. On connaît la puissance de Hong Kong aujourd’hui. On connaît ce que ça peut faire des terres riches au milieu du Congo-Brazzaville.

C’est pour faire vivre entre 500 milles et 1 millions de personnes, pour faire un aéroport, pour construire des villes... tout ça financé par la rente du Rwanda, qui est immensément riche. Le Rwanda tire ses richesses de la rente mémorielle. D’une part, il touche un fric fou de tous les remords des pays occidentaux, pro-Rwanda, pro-tutsis il faut aider Kagame. Et surtout et encore plus des pillages des mines du Kivu et de la RDC qui est mis à sac. Les Tutsis sont d’accord 800 milles morts, mais depuis 20 ans ça fait plus de 20 millions de morts en RDC. A qui profite les crimes. »

 

 

Hervé Zebrowski est l'auteur de l'ouvrage "Voyage au cœur d'une thanatocratie", qui explore le Congo-Brazzaville, un pays marqué par la violence et la corruption.

H. Zebrowski estime que les frontières entre le Congo et le Congo Brazzaville sont artificielles et ne devraient pas diviser les peuples. Les provocations entre les deux capitales pourraient déclencher une guerre régionale aux conséquences désastreuses.

L'alliance secrète entre Kagamé et Sassou pour attaquer la République Démocratique du Congo

L’histoire se répète

Hong Kong

 

L’histoire de Hong Kong pourrait se répéter avec le même acteur en tête. En 18, l’Empire chinois crut bien faire de céder 1000 km2 des terres chinoises à l’Empire britannique. À présent Hong Kong est divisée en 18 districts. En voici la liste des districts de Hong Kong.

Aujourd’hui, Hong Kong est devenu un pays à part entière, mais aussi l’ennemi numéro de la Chine en complicité avec les pays de l’OTAN.

L'histoire de Hong Kong est longue et complexe, mais voici un résumé des événements clés :

  • Aux alentours de 221 av. J.-C., la région qui est maintenant Hong Kong était habitée par des peuples autochtones. Plus tard, elle est devenue une partie de l'Empire chinois.
  • En 1842, après la Première guerre de l'opium entre la Chine et la Grande-Bretagne, le traité de Nankin a cédé l'île de Hong Kong à la Grande-Bretagne, marquant le début de la colonisation britannique de la région.
  • En 1898, la Grande-Bretagne a étendu son contrôle sur la région en signant une nouvelle convention avec la Chine, qui a permis la cession de la péninsule de Kowloon, suivie plus tard par les Nouveaux Territoires.
  • Au cours du 20e siècle, Hong Kong est devenue un important centre financier et commercial, et a connu une croissance économique rapide.
  • En 1997, le Royaume-Uni a transféré la souveraineté de Hong Kong à la Chine dans le cadre d'un accord appelé la Déclaration commune sino-britannique. Hong Kong a été rétrocédée à la Chine en tant que région administrative spéciale (RAS) avec un haut degré d'autonomie sous le principe « un pays, deux systèmes ».
  • Depuis la rétrocession, Hong Kong a été le théâtre de protestations et de tensions croissantes entre les partisans de la démocratie et les autorités chinoises, en raison de préoccupations concernant les libertés civiles, l'ingérence de Pékin dans les affaires de Hong Kong et d'autres questions politiques.

Aujourd'hui, Hong Kong reste un centre financier mondial majeur, mais les tensions politiques persistent en raison des différences d'opinion sur le degré d'autonomie accordé à la région et sur d'autres questions liées à sa relation avec la Chine continentale.