Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024, une tentative d'évasion à la prison centrale de Makala à Kinshasa, en République démocratique du Congo, a tourné au drame. Deux détenus ont perdu la vie, plusieurs autres ont été blessés, et des dégâts matériels importants ont été enregistrés.
La nuit du 1er au 2 septembre 2024 a été marquée par une tentative d'évasion à la prison de Makala, l'une des plus grandes et des plus surpeuplées de Kinshasa. L'incident a débuté dans les pavillons 3 et 4, où sont enfermés des membres des gangs locaux appelés « Kuluna ». Les détenus, cherchant désespérément à s'échapper, ont tenté d'escalader les murs de l'établissement. Cependant, les militaires en poste ont réagi en ouvrant le feu, provoquant la mort de deux prisonniers et en blessant plusieurs autres.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a rapidement réagi en qualifiant cet acte de "sabotage prémédité" et a annoncé l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur cet événement tragique. En attendant les résultats de l'enquête, il a suspendu les transferts de détenus vers Makala et a demandé l'accélération des mesures de désengorgement des prisons du pays.
Ce n'est pas la première fois que la prison de Makala est le théâtre d'une évasion spectaculaire. En 2017, une attaque menée par des miliciens de Bundu dia Kongo avait permis à plus de 4 000 détenus de s'évader. Cet événement avait déjà mis en lumière les graves problèmes de surpopulation et de sécurité au sein de l'établissement.
Depuis, la situation n'a fait que se détériorer. Makala, construite pour accueillir 1 500 prisonniers, en héberge aujourd'hui entre 14 000 et 15 000, créant des conditions de détention inhumaines. Les tentatives d'évasion, bien que moins médiatisées, se sont multipliées ces dernières années, mettant à rude épreuve les capacités des autorités à maintenir l'ordre.
Cette nouvelle tentative d'évasion à Makala met une fois de plus en lumière les dysfonctionnements du système carcéral en République démocratique du Congo. Alors que l'enquête suit son cours, les autorités devront se pencher sérieusement sur les causes profondes de ces événements, notamment la surpopulation et les conditions de détention, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.