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les Studios Kabako présentent Djino Alolo dans Piki Piki

Djino pic iKisangani, Studios Kabako, 29 novembre 2018. Des mouvements robotiques qui vous rappellent un corps qui veut se libérer comme on le sent dans nos pires cauchemars. « Dis-moi si je me trompe, ça fait des mouvements robotiques, et puis, tu es par terre c’est comme un croco et puis tu te relèves et puis tu t’enchaines. Franchement, ça me rappelle l’époque de l’île de Gorée », s’enquiert Journal Karibu. « Piki piki, c’est un projet qui est plutôt travaillé sur la question d’immobilisme. A la base, je me suis décidé de partir sur des bases fixes avec des gestes qui se répètent, qui se répètent… et puis, physiquement par rapport à la charge de l’histoire », répond Djino Alolo, assis sur trois pneus superposées au milieu de la scène dans la cour des Studios Kabako, devant une cinquantaine de spectateurs venus assister à restitution.

 

 

« L’objectif n’est pas forcément de raconter le passé. On va chercher les événements du passé dans le but de questionner le présent », répond-il à la question du journaliste de savoir s’il a peur de parler aux hommes politiques du moment, ceux-là même qui « ont semé le désarroi dans le pays ». Comme la plupart des artistes formés aux Studios, Djino Alolo s’est inspiré de son passé douloureux pour monter Piki Piki. Voilà comment il a toujours raconté ses sources d’inspiration : Piki Piki, c’est mon histoire, c’est aussi celle d’un camion à l’arrêt, Piki Piki justement, et puis celle d’une photographie de mon grand-père… Parti un jour à Bukavu, à la suite de Lumumba, on l’avait plus jamais revu... Dans mon salon, la photo décolorée de mon grand-père me fixait, comme s’il me demandait de continuer son combat pour un Congo où les citoyens seraient debout. Ce regard m’a hanté bien des jours.

Par Jean Fundi Kiparamoto

Date de dernière mise à jour : mercredi, 22 avril 2020

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