Kisangani, Faculté des Sciences de l’UNIKIS, 27 septembre 2024. — Le cadre de concertation a traité notamment des défis et opportunités liés à la gestion durable des ressources forestières, en mettant l'accent sur la légalité de l'exploitation du bois, la foresterie communautaire et les droits des populations locales. Ce sujet a été présenté à un auditoire composé des préposés de l’Etat congolais, d'experts en environnement, gestion forestière, droit, développement communautaire et de la presse locale. La promotion du bois légal est l’une des activités mises en œuvre par le CIFOR-ICRAF et financées par l’Union européenne, à Yainyongo-Romé, dans le Paysage de Yangambi.
Lors de son exposé, Silvia Ferrari, chargée de la filière bois légal au CIFOR-ICRAF, a expliqué que, bien que la vente de bois à Kinshasa ne nécessite pas de respect direct des réglementations de l'Union européenne, il était essentiel de respecter les principes liés à la législation du pays concernant l'exploitation et la production. Elle a évoqué les nombreux défis rencontrés depuis 2019 pour garantir le respect de la légalité, précisant que l'État jouait un rôle crucial dans ce contrôle.
« La légalité ne se limite pas simplement aux permis et à l'agrément ; elle englobe également d'autres aspects à considérer. Nous avons travaillé avec un bureau d'études pour respecter le nouveau règlement européen sur la déforestation, qui inclut non seulement le bois, mais également le soja, le cacao, le café, et d'autres produits. »
Elle a mentionné que le respect des droits des populations autochtones, la fiscalité et les conditions de travail des employés en forêt étaient des aspects difficiles à vérifier, mais indispensables pour atteindre une gestion durable.
« La scierie fait partie de CIFOR, qui est un organisme à but non lucratif et ne peut donc pas vendre. Le CIFOR démarre ses activités en mettant en place un modèle rentable de production et de transformation du bois. Une fois que le système sera fonctionnel, nous pourrons chercher des investisseurs intéressés à travailler dans ce secteur. »
Elle a aussi noté que la foresterie communautaire à Yainyongo-Romé était un projet prometteur. Après quatre ans de sensibilisation, la remise des titres de concession forestière avait été une avancée significative, permettant à la communauté de gérer durablement ses ressources.
Silvia Ferrari a conclu en disant que, sans engagement de l'État, il ne peut y avoir de contrôle adéquat des opérateurs économiques en forêt. Sans cet engagement, CIFOR rencontrera de grandes difficultés pour trouver des solutions durables.