Actions concertées pour l’agriculture durable
La majorité des familles paysannes en région Nord-est de Kisangani pratique l’agriculture sur brulis. Et le sol s'appauvrissant après la toute première récolte, on préfère le laisser en repos sans le cultiver. « Là même où la terre est bonne, les récoltes sont toujours médiocres. Ce qui nous amène à le laisser le sol en jachère parfois un an sur trois, mais le plus souvent un an sur cinq », s’inquiète un paysan.
Cependant, la vulgarisation des variétés améliorées de manioc par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture), l’IITA (Institut International d’Agriculture Tropicale) et VLIR commencent à bousculer les habitudes. Parmi les variétés adoptées par beaucoup de familles paysannes se trouvent quelques unes dites FAO introduite par la FAO, d’autres, Obama 1 et 2, introduite par l’IITA en collaboration avec l’INERA. Et en 2010 naît le projet VLIR Agriculture durable avec pour objectif de vulgariser de promouvoir l’agriculture durable et la sécurité alimentaire. Et la Caritas Congo est venue s’associer à la vulgarisation.
L’exemple le plus éloquent est celui que rapporte le professeur Didy : « Au tout début, devant les paysans, nous sensibilisions à travers des champs-écoles, c’est-à-dire deux champs étaient cultivés côte à côte, l’un sans brulis et le second avec brulis. Sur le premier nous avons planté la variété de manioc Obama et sur le second, les variétés locales ». Au bout de 8 mois, l’on récoltait dans le premier champ des carottes plus longues et grosses que les carottes des variétés traditionnelles. La récolte des variétés locales devait intervenir après douze mois pour certaines et 14 mois pour d’autres.
L’autre apport vient de l’équipe des chercheurs financée par VLIR – UOS qui travaille à trouver les moyens de combattre les maladies des plantes susceptibles d’affecter les cultures paysannes dont le manioc et la banane plantain. Car, affirme le professeur Onautshu, « il n’y a pas d’agriculture durable sans soins des plantes ». L’aspect santé des plantes reste d’autant plus essentiel que la multiplication et la dissémination des boutures malades peut aboutir à un rendement agricole médiocre.
Dans une région où il pleut neuf mois sur douze sur un sol suffisamment profond et adapté à la culture de plusieurs variétés de maniocs, il ne reste plus qu'à amplifier la sensibilisation et la formation des familles paysannes à des nouvelles pratiques alimentaires et culturales.