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Rwanda. Comme un roi, Paul Kagame frôle l'unanimité avec 99,15% des voix aux présidentielles rwandaises

Le mercredi, 17 juillet 2024 à 14:14

Dans Politique

Le score impressionnant de 99,15% des voix pour Paul Kagame, un membre de l'ethnie tutsi qui représente environ 15% de la population rwandaise, contraste fortement avec la composition démographique où les Hutus représentent plus de 80% et les Twas environ 1%. Un tel résultat peut soulever des questions sur la transparence et l'équité du processus électoral, étant donné l'écrasante majorité de la population Hutu et les critiques sur l'exclusion des principales figures de l'opposition. Cette situation pourrait refléter une domination politique et un contrôle strict des institutions électorales, limitant ainsi le pluralisme et la représentativité démocratique.

P. Kagame choisit tout, règle tout. Tout l’énerve. La peine de mort n’existe pas dans son pays.

Au contraire, dans ce pays-là, on sait comment vous réduire en silence. De triste mémoire, le chanteur rwandais Kizito Mihigo, survivant du génocide, est mort le 17 février 2020 dans une cellule de police à Kigali. Mihigo, célèbre pour ses chansons sur la paix et la réconciliation, avait exprimé des critiques envers le régime de Paul Kagame. Il avait été arrêté en 2014 pour complot et trahison, puis libéré en 2018, avant d'être de nouveau arrêté en février 2020 pour tentative de fuite vers le Burundi. Les autorités ont déclaré qu'il s'était suicidé, mais sa mort a suscité des interrogations et des critiques internationales, mettant en lumière les inquiétudes sur les droits de l'homme et la liberté d'expression au Rwanda.

En politique, c’est le roi qui choisit ses opposants et ceux qui vont l’affronter aux élections. Le président Kagame a écarté Victorine Ingabire et Paul Rusesabagina de la course au pouvoir en prenant diverses mesures. Par exemple, il a pu utiliser des lois ou des décisions politiques pour restreindre leur participation politique, les empêchant ainsi de se présenter aux élections ou en les mettant en détention pour des raisons politiques. Ces actions ont permis à Kagame de maintenir sa position dominante et d'écarter des concurrents potentiels de la scène politique.

Paul Rusesabagina a été accusé de divers crimes par les autorités rwandaises, notamment d'incitation au terrorisme, de meurtre, de formation d'un groupe armé et d'autres accusations liées à des activités politiques et militantes. Ces accusations ont été contestées par Rusesabagina lui-même, ainsi que par ses partisans et défenseurs, qui affirment qu'il est victime de persécution politique en raison de ses critiques à l'égard du gouvernement rwandais.

Victorine Ingabire a été accusée de plusieurs crimes par les autorités rwandaises, notamment de "divisionnisme" et de "minimisation du génocide". Elle a également été accusée de conspiration en vue de commettre des actes terroristes et de collaboration avec des groupes rebelles. Ces accusations ont conduit à son arrestation et à sa condamnation en 2012 à une peine de prison pour atteinte à la sécurité de l'État. Certains observateurs ont critiqué ces accusations comme étant politiquement motivées et visant à réduire la voix de l'opposition au Rwanda.

Du génocide rwandais, il fait un génocide des Tutsis. Le génocide rwandais, qui a eu lieu en 1994, a été progressivement rebaptisé "génocide des Tutsis", selon l’opinion du pouvoir en place, pour mieux refléter la réalité des événements et reconnaître les victimes principales de cette tragédie.

L'instauration de la suprématie d'une ethnie minoritaire sur une ethnie majoritaire peut provoquer des conflits violents, exacerber les inégalités et mener à une instabilité politique durable. Il est crucial pour les sociétés multiculturelles de promouvoir l'inclusivité, la justice et l'égalité pour éviter de telles catastrophes.

Venant d’une minorité ou d’une majorité, la suprématie ethnique est un danger au vivre ensemble. Les exemples sont légion dans l’histoire de l’humanité :

Apartheid en Afrique du Sud

De 1948 à 1994, le régime d'apartheid en Afrique du Sud a institué la suprématie de la minorité blanche sur la majorité noire. Les Noirs étaient systématiquement exclus de la majorité des ressources et opportunités économiques, sociales et politiques, créant des inégalités et discriminations systémiques profondes. Les manifestations contre l'apartheid étaient brutalement réprimées, entraînant des milliers de morts et de blessés. Cette répression interne a également conduit à l'isolement de l'Afrique du Sud sur la scène internationale, avec des sanctions économiques et une pression diplomatique croissante.

Le génocide au Rwanda (1994)

En 1994, le Rwanda a été le théâtre d'un génocide où environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués en l'espace de trois mois. L'instauration de la suprématie ethnique des Hutus sur les Tutsis a conduit à une violence extrême, causant une véritable tragédie humaine. Des millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur et à l'extérieur du Rwanda, créant une crise humanitaire régionale. Les cicatrices de ce génocide continuent de marquer la société rwandaise, affectant profondément la réconciliation nationale et la stabilité à long terme du pays.

Conflit israélo-palestinien

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, un conflit persistant oppose les Israéliens, principalement juifs, et les Palestiniens, principalement arabes, en raison de revendications territoriales et ethniques. Les Palestiniens dans les territoires occupés font face à des restrictions sévères sur leurs mouvements, leurs opportunités économiques et leurs droits politiques, entraînant une occupation et une discrimination systématiques. Ce conflit a entraîné plusieurs guerres, des intifadas et des violences quotidiennes, causant des milliers de morts et de blessés. Les efforts de paix sont souvent compromis par les tensions ethniques et les revendications de suprématie territoriale et politique, rendant la résolution du conflit particulièrement complexe.

Paul Kagame, président du Rwanda, continue de dominer la scène politique rwandaise avec un score écrasant de 99,15% des voix dans les résultats partiels des élections présidentielles. Ces chiffres soulèvent des questions sur la démocratie et l'inclusivité du processus électoral, notamment en raison de l'exclusion des principales figures de l'opposition. Malgré ces critiques, Kagame reste inébranlable dans son contrôle politique du pays. Cette situation soulève des inquiétudes sur la représentativité démocratique au Rwanda, mettant en lumière les défis persistants de pluralisme et de liberté d'expression dans le pays. Les résultats définitifs sont attendus le 27 juillet, mais la suprématie politique d’une ethnie semble indiscutable.