Fatshi vs jkk 08 2024 standardize jktv copie

RDC. Félix Tshisekedi vs. Joseph Kabila : La Bataille du pouvoir

Le mercredi, 07 août 2024 à 21:27

Dans Politique

En pleine convalescence en Belgique, Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo (RDC), accuse son prédécesseur Joseph Kabila de soutenir l'Alliance du Fleuve Congo (AFC), dirigée par Corneille Nangaa, pour fomenter une insurrection. Ces accusations marquent une nouvelle escalade dans la confrontation entre les deux leaders, exacerbant les tensions politiques en RDC.

Félix Tshisekedi a lancé des accusations graves contre Joseph Kabila, l'accusant de soutenir l'Alliance du Fleuve Congo (AFC) pour déstabiliser la RDC. Tshisekedi a déclaré que Kabila, en boycottant le processus électoral de 2023, préparait une insurrection en collaborant avec le Rwanda. En réponse, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), dirigé par Kabila, a qualifié ces accusations de sans fondement, affirmant qu'il s'agissait d'une campagne de diabolisation menée par l'actuel régime. Tshisekedi a affirmé que l'AFC, dirigée par Corneille Nangaa, collaborait avec le Rwanda pour déstabiliser l'est du pays. Il a également déclaré qu'il ne négocierait jamais avec le M23 ou l'AFC tant qu'il serait président, préférant discuter directement avec le président rwandais Paul Kagame pour résoudre les différends entre leurs pays. Cette déclaration, faite depuis Bruxelles où Tshisekedi est en convalescence, a exacerbé les tensions politiques en RDC et mis en lumière la fracture profonde entre les deux leaders​.

Chronologique de la rupture

La relation entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila a été marquée par une série de tensions et de confrontations qui ont culminé avec les récentes accusations de soutien à l'AFC. Voici une chronologie détaillée des événements clés :

  • Janvier 2019 : Félix Tshisekedi est investi président de la RDC après une élection controversée. Joseph Kabila accepte de céder le pouvoir, mais conserve une influence majeure grâce à sa majorité parlementaire au sein du Front Commun pour le Congo (FCC).
  • Mars 2019 : Tshisekedi et Kabila forment une coalition gouvernementale, FCC-CACH, mais les tensions sont palpables dès le début.
  • Décembre 2019 : Tshisekedi commence à exprimer publiquement son mécontentement face aux blocages institutionnels causés par les alliés de Kabila.
  • Mai 2020 : Les relations se détériorent davantage lorsque Tshisekedi tente de nommer ses propres alliés à des postes clés, provoquant une résistance de la part du FCC.
  • Décembre 2020 : Tshisekedi annonce la fin de la coalition FCC-CACH et entame une série de réformes pour réduire l'influence de Kabila. Il obtient la démission du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, un proche de Kabila.
  • Février 2021 : Tshisekedi forme un nouveau gouvernement sans les alliés de Kabila, consolidant ainsi son pouvoir et mettant en place un cabinet composé principalement de ses partisans.
  • Avril 2021 : Tshisekedi lance des enquêtes sur la corruption visant des proches de Kabila, accentuant les tensions entre les deux camps.
  • Décembre 2021 : Les tensions s'intensifient avec la nomination de nouveaux gouverneurs provinciaux, remplaçant ceux loyaux à Kabila par des alliés de Tshisekedi.
  • Juillet 2022 : Kabila commence à organiser des réunions politiques et à critiquer ouvertement l'administration Tshisekedi, préparant le terrain pour un retour politique.
  • Janvier 2023 : Les élections législatives et présidentielles voient un boycott de la part des partisans de Kabila. Tshisekedi accuse Kabila de préparer une insurrection et de collaborer avec des forces extérieures pour déstabiliser la RDC.
  • Août 2024 : Depuis Bruxelles, Tshisekedi accuse publiquement Kabila de soutenir l'Alliance du Fleuve Congo (AFC) pour déstabiliser l'est du pays, marquant un point culminant dans la confrontation entre les deux leaders​.

La confrontation entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pourrait intensifier les tensions politiques en RDC, exacerbant l'instabilité dans l'est du pays. Les accusations de Tshisekedi pourraient entraîner une radicalisation des partisans de Kabila, tandis que l'intransigeance de Tshisekedi pourrait isoler son gouvernement. Une intervention internationale pourrait être nécessaire pour éviter une crise majeure. La communauté internationale pourrait également jouer un rôle dans la médiation entre les deux camps pour assurer une transition pacifique et éviter une escalade de la violence.

La bataille entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pour le contrôle de la RDC atteint de nouveaux sommets avec les récentes accusations de Tshisekedi. Alors que le pays se trouve à un carrefour critique, les prochaines étapes de cette confrontation détermineront l'avenir de la RDC. La communauté internationale et les acteurs locaux devront œuvrer ensemble pour éviter une nouvelle crise et assurer la stabilité du pays.