Ayant porté sur le thème “Droits fonciers des Peuples Autochtones et Communautés Locales, conservation de la nature et marchés du carbone”, l’atelier a abouti aux recommandations formulées par les participants au bout de 3 jours de travaux.
Ces recommandations visent à définir le statut juridique du carbone tout en intégrant les droits coutumiers, à instaurer des mécanismes de répartition équitable des revenus des marchés carbone, mais aussi à renforcer les droits traditionnels et à encourager l'implication des communautés locales dans les processus décisionnels.
Les gouvernements sont exhortés à établir des cadres juridiques transparents et à intégrer des aspects cruciaux tels que les droits humains et le genre dans leurs politiques de conservation. Les communautés locales sont appelées à s'engager activement dans la sécurisation de leurs espaces fonciers, tandis que les institutions scientifiques doivent intensifier la recherche sur ces sujets tout en s'appuyant sur les savoirs endogènes. La société civile et les médias sont également invités à jouer un rôle clé dans la sensibilisation et le plaidoyer, tandis que les partenaires techniques et financiers sont incités à mobiliser des ressources pour soutenir les initiatives de gestion durable. Ces recommandations visent à concrétiser une approche participative et intégrée pour assurer une gestion efficace et équitable des ressources naturelles dans la région.
Avec le soutien de The Tenure Facility, le Forum d'apprentissage du Bassin du Congo, un événement organisé par le Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD), le Centre d'Appui à la Gestion Durable des Forêts Tropicales (CAGDFT) et le Réseau des Peuples Autochtones et des Communautés Locales pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers (REPALEAC). Le forum se concentre sur les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales, la conservation de la nature et les marchés du carbone forestier dans le contexte de la République Démocratique du Congo (RDC). L'événement vise à faciliter le dialogue, le partage de connaissances et la collaboration entre les parties prenantes pour promouvoir des pratiques plus durables et équitables en matière d'utilisation des terres dans le Bassin du Congo. Notamment en renforçant et promouvant la participation des communautés locales et des peuples autochtones, en intégrant particulièrement les femmes et les jeunes, dans les initiatives de conservation et les projets de crédits carbone. Il visait également à établir un mécanisme de soutien durable pour encourager leur engagement dans ces efforts.
Le forum de Béatrice à Kinshasa est d'autant plus crucial que les marchés du carbone, en plein essor dans le bassin du Congo, soulèvent à la fois des opportunités et des défis significatifs pour les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales.
La deuxième éditon du Forum régional d’apprentissage se présente comme une plateforme essentielle pour aborder ces problématiques et trouver des solutions viables pour une gestion durable des ressources forestières.
Les marchés du carbone offrent des perspectives prometteuses, notamment en générant des revenus pour les communautés autochtones et locales, ce qui pourrait contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie. De plus, la reconnaissance des droits fonciers des communautés est cruciale pour garantir leur participation effective aux projets liés au carbone et pour un partage équitable des bénéfices.
Néanmoins, plusieurs défis demeurent. L’un des principaux obstacles est le manque de clarté autour de la propriété du carbone stocké dans les forêts, ce qui peut entraîner une répartition inégale des bénéfices et favoriser l'accaparement des terres par des acteurs influents. En raison de son immatérialité, le carbone reste un mystère dont parlent les autochtones sans trop savoir ce qu’il en est.
Par ailleurs, la méconnaissance des initiatives liées au carbone expose les communautés à des risques d'exploitation. De plus, il existe une inquiétante tendance à l'exclusion des femmes dans ces projets, malgré leur rôle fondamental dans la gestion des ressources naturelles.
Pour surmonter ces défis, il est impératif d'établir des droits de propriété clairs sur le carbone forestier. Sensibiliser les communautés autochtones et locales aux mécanismes des marchés du carbone est également essentiel, tout comme garantir leur participation significative à toutes les étapes des projets. L'inclusion des femmes doit également être une priorité, afin d'assurer un partage équitable des bénéfices.
Le forum de Béatrice à Kinshasa représente donc une occasion inestimable de discuter de ces enjeux cruciaux et de collaborer à l'élaboration de solutions durables pour les droits fonciers des peuples autochtones dans le contexte des marchés du carbone.
Parmi les organisations scientifiques conviées, le Centre de Surveillance de la Biodiversité s'est distingué dans les discussions sur la conservation de la nature. Le délégué du CSB a mis en avant l'importance pour les parties prenantes de collaborer avec le centre, qui s'engage depuis plus de 10 ans dans la surveillance de la biodiversité, tant en République Démocratique du Congo qu'au sein d'autres pays du Bassin du Congo, avec le soutien de la Belgique.