D’autres encore à motos en plein gaz font la ronde alentour et dans les communes avoisinantes, mobilisant davantage du monde et criant à tue-tête : « Papa yooo ! » (Cri des tous petits pour se réjouir de l’arrivée à la maison). À défaut d’affiches, des brindilles nouées sous forme d’un grand 4 font l’affaire. Direction finale, Place de la Grande Poste.
Lorsque deux heures et demies plus tard, le cortège avec son monde arrive à la Place de la Grande Poste au rythme de « Tokovoter lisusu d’Alesh et Balumuna de Pasnas », des volontaires avaient fini de fixer les affiches tout alentour, à rajuster le podium en bois de fortune. Dès le matin, ils se sont ainsi affairés à qui mieux mieux pour mobiliser d’autres gens, photocopier les affiches, installer la sonorisation…
Lors de l’exécution de l’hymne nationale, la foule lève les 4 doigts en l’air avant de poursuivre sur en chœur improvisé : « Moïse, yebisa Fayulu : Abanga eloko te, tokovoter ye na nko », en lingala « Moïse, rassure Fayulu que nous voterons pour lui par défi ». Fayulu s’avance sur le podium de fortune, salut la foule et prend la parole : « Je suis comblé de joie d’apprendre que, de vous-mêmes, vous avez téléchargé mes photos de l’Internet pour confectionner des affiches… » (Applaudissements). Il poursuit son discours. La sonorisation faisant défaut, il n’est entendu que 30 mètres alentours. « Je n’entends rien du tout », soliloque un jeune homme. « De l’avoir vu me suffit. Je n’ai pas besoin de discours », renchérit une jeune fille. « Moi non plus », reprend le jeune homme. Je quitte les lieux sans entendre personne se plaindre.