Banalia: évaluation ministère de la santé et BCeCo
Les hôpitaux Généraux de Référence vivront-ils longtemps?
C'est la question posée par l'ingénieur Tshimanga, chef de délégation du BCeCo, au médecin chef de zone de Banalia. Le docteur Désiré Barwani venait d'annoncer une somme de 27 000$ gardée dans le compte bancaire de l'hôpital. "L'argent est constitué des 60% de la vente des médicaments et des frais de consultations", a précisé Dr Désiré Barwani, dans une salle comble des délégués venus ce 3 août 2012 pour une évaluation à Banalia, 126 km de Kisangani. La délégation était composée des agents de CIMA+ International, BCeCo et ministère national de la santé.
Depuis 2008, la BAD, Banque Africaine de Développement, finance le BCeCo pour un appui au système de santé. CIMA+ exécute le projet en demandant aux hôpitaux de faire payer les médicaments à vil prix, les soins étant gratuits pour les moins de 5 ans, les femmes enceintes, jusqu'à la césarienne. Il n'y a que les hommes de plus de 5 ans qui payent la consultation 5 000 Fc. A part la BAD, l'hôpital est aussi financé par DFID et IRC, 1er avec 70% des financements suivi de la BAD, l'Etat congolais et les communautés locales. Ce dernier contribue en paiement personnel, véhicules, carburant, construction, connexion internet par satellite…
Le projet doit prendre fin d'ici janvier 2013. "Le dernier bâtiment en construction peut s'achever avant décembre", confirme Maurice Bonyambala, ingénieur de TRABAGEC, entreprise chargé de la construction. Pour le Dr Simbi Ahadi, chargé des projets au ministère de la santé, 27 000$ plus les provisions à venir ne suffiront pas. "L'hôpital ne peut contenir le paiement du personnel, l'entretien des véhicules, l'achat des médicaments, du carburant", s'est-il demandé.
A l'Hôpital général de Bengamisa, 43 km de Kisangani, où la délégation terminé sa visite se pose le même problème de survie après les bailleurs de fonds. L'IRC, International Rescue Committee, vient de construire 4 pavillons à plus de 700 000$, ajouté à cela véhicules, carburant…comme pour Banalia."Avec 250 lits plus l'afflux des patients de Kisangani jusqu'à 45 km, nous sommes soucieux si l'IRC partait", met en garde Dr Owekelokato Basomboli, le médecin directeur.
Deux hôpitaux-bijoux qu'on trouve rarement à Kisangani, mais qui, sans l'apport de l'Etat, pourront vite se dégrader au départ des bailleurs de fonds. En attendant, la qualité des soins s'est améliorée pour les patients de Banalia à en croire le docteur Désiré Barwani. Les principaux causes de décès, le paludisme, la diarrhée, les infections sexuelles sont Quant à l'hôpital général de Bengamisa, le docteur Basomboli a peur que "le nombre croissant des malades ne trouvent pas tous les soins, même si pour le moment rien n'est à craindre". Vingt pour cent des lits sont occupés par les malades de Kisangani.
Jean Fundi Kiparamoto (karibunionline.e-monsite.com)