JK: Qu’y a-t-il d’original dans la lutte de Korea Volunteer Organization contre le paludisme?
Dr JA: Les cliniques KVO sont les premières de l’histoire de la commune depuis 50 ans d’indépendance. Un programme de lutte contre le paludisme avec l’appui de la communauté internationale d’émanation et d’application sur place à Kisangani, et de surcroît dans la commune de Mangobo, à 5 km du centre ville, dans l'un des quartiers les plus pauvres, à 3 000 km de la capitale Kinshasa, contrairement à d’autres programmes qui, comme le PNLP, le Pronanut, la Santé Maternelle, se conçoivent et s’exécutent de là. KVO, Korean Volunteer Organization, bouscule vraiment les habitudes. Cependant, nous envoyons régulièrement nos rapports à l’administration de l’Etat à travers la Division Provinciale de la Santé.
JK: L’administration de l’Etat vous soutient-il ?
Dr JA: KVO a le soutien du Bourgmestre de commune, de la Police, de l’Armée, de la population contribuent à la sécurité des activités KVO situées aux fins fonds de la commune de Mangobo, réputée pour une jeunesse violente outre mesure. Nous avons toujours en contacts permanents avec le médecin inspecteur provincial, le médecin chef de zone, la DGM (direction générale des migrations), le ministère provincial de la santé, du plan, avec le gouverneur. Par exemple, la campagne de distribution des moustiquaires s’est faite aprèsl’autorisation de l’autorité.
JK: Pensez-vous que le message contre la superstition est compris?
Dr JA: Je pense que oui. Puisque l'enfant aussitôt soigné, aussitôt guéri, au fil du temps, les pasteurs et les féticheurs perdent la confiance des mères. Petit au départ de programme, le nombre des enfants malades de malaria a augmenté comme je l’ai dit. Pour nous, les consultations du médecin prennent le pas sur la superstition. Ah oui ! Même sans l’aveu des mères, la pauvreté eut pu aussi justifier la sorcellerie.
JK: KVO abat un travail de titan, sans doute avec une très grande équipe ?
Pas du tout. Nous sommes une dizaine ici. La coordination internationale KVO est établie à Séoul en Corée du Sud, la coordination nationale à Kisangani où je suis coordonnateur nationale. L’équipe dirigeante est constituée de moi, congolais, de deux Assistants au Programme Sud-coréens, Hui-Cheol Sin et Myoung-Gil Choi.
JK: Perspectives ?
Dr JA: En plus des femmes enceintes, d’ici fin projet en novembre 2013, cap 50 000 enfants. La continuité se profile dans la construction de l’hôpital qui s’achève bientôt. La Corée du Sud pourrait aussi bien prolonger l’aide humanitaire à la RD Congo. Tout comme la KVO pourrait céder cet hôpital pour cent ans, qui sait, soit à un organisme privé crédible, soit à l’Etat congolais.
JK: Entre nous, pouvait-on s’imaginer un jour la coopération Corée du Sud – RDC, deux pays presqu’à l’extrême du monde l’un de l’autre ?
Dr JA: Bon ! Si l’alliance RDC – Corée du Sud est scellée, c’est grâce à la Sœur catholique Sud coréenne Choi, directrice Afrique de KOICA (Korea International Cooperation Agency (KOICA) - 한국국제협력단. A sa demande, Mgr Marcel Utembi, Archevêque de Kisangani, lui a proposé ma personne en raison de mon expérience auprès des pédiatres de renom comme Dr Ngonda et Alworonga. Ce qui ajoute beaucoup à ma spécialité de dermatologue et d’interniste.
Propos recueillis par Jean Fundi Kiparamoto