Le Pr. Katuala a souligné que lorsque les habitats sont modifiés, de nombreuses espèces, y compris les petits mammifères, sont contraintes de migrer vers de nouveaux territoires, ce qui augmente les interactions avec les humains. Il a démontré comment ces interactions, exacerbées par le climat, contribuent à l’émergence de maladies zoonotiques, notamment les Mpox.
Il a également abordé les raisons pour lesquelles il est préférable de parler de Mpox plutôt que de variole des singes, en insistant sur l'importance de comprendre les mécanismes d’émergence et de propagation de ces maladies, ainsi que les défis qu’elles posent pour la santé publique.
Cela justifie l’appel du CSB et ses partenaires à une mobilisation rapide des acteurs de la santé et des ressources est essentielle pour prévenir des épidémies à grande échelle. Des stratégies intégrées de surveillance, de sensibilisation et de réponse doivent être mises en place pour renforcer la résilience des communautés locales et contrôler efficacement la propagation de cette maladie zoonotique.
Le Mpox, qu'il émerge ou réémerge selon les régions, suscite une crise sanitaire pressante, exigeant une réponse rapide et coordonnée." En réponse au Secrétaire Général à la Recherche de l’Université de KisanganiLe Pr. Guy-Crispin a tenu à clarifier les concepts en insistant sur le caractère critique et urgente du Mpox :
“A Kisangani, le Mpox est une maladie réémergente. Ailleurs, elle est une maladie réémergente.”
Pédiatre aux Cliniques Universitaires de Kisangani et agrégé en sciences médicales, Dr Dadi Falay a reconforté l’argument sur le caractère critique et urgent du Mpox en soulignant l'extension géographique croissante du Mpox entre les années 1970 et 2010-2019. :
“L'importance des phénomènes épidémiologiques dépend de plusieurs facteurs critiques. Par exemple, un seul cas d'Ebola à Kisangani entraînerait immédiatement des mesures drastiques, modifiant profondément nos comportements. À l’inverse, la malaria, bien que préoccupante, ne suscite pas la même réaction en raison de son caractère endémique et bien connu. Mais le deuxième facteur tout aussi essentiel est l'étendue géographique de l'épidémie. Dans les années 1970, le monkeypox affectait principalement l'Afrique centrale, avec quelques cas en Afrique de l’Ouest.”
Selon lui, le Mpox s’épend de façon inquiétante vers des régions autrefois épargnées, comme l’Angleterre, l’Amérique du Nord, voire l’Asie et Israël. Cette diffusion mondiale et la menace qu’elle représente ont poussé l'OMS à considérer le monkeypox comme une urgence sanitaire planétaire.
Le Dr Dadi Falay déplore que des gens diabolisent la vaccination et certains patients arrivent à l'hôpital dans un état si critique qu'ils succombent presque immédiatement. Il observe que 70% des cas en 2023 touchent les moins de 25 ans et 30% le reste de personnes. Le Mpox devient de plus en plus pédiatrique et les femmes sont moins touchées que les hommes.
Pour le Pr. Kimoni Kicha, enseignant à la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques (FSSAP), la réussite de la lutte contre le Mpox dépend en partie de la perception de la population. En effet, la culture congolaise peut influencer de manière positive ou négative toute initiative, qu'il s'agisse de sensibilisation, de vaccination ou de toute autre forme de thérapie.
“Toute maladie est perçue sous un double aspect, physique et métaphysique ; c'est cette représentation qui peut parfois générer une résistance à la vaccination. Pour mener à bien la lutte contre le Mpox, il est essentiel de comprendre cette double perception sans pour autant dénigrer les thérapies traditionnelles.”
Le Pr. Kimoni se demande s'il ne serait pas pertinent de combiner les approches moderne et traditionnelle afin d'optimiser l'efficacité des soins contre le Mpox.