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Procès de la tentative de coup d'État en RDC : 37 prévenus, dont Jean-Jacques Wondo, condamnés à mort

Le vendredi, 13 septembre 2024 à 20:56

Dans Justice

Un tribunal militaire en République démocratique du Congo (RDC) a condamné à mort 37 personnes impliquées dans une tentative de coup d'État en mai 2023. Ce verdict fait suite à un procès qui a duré plusieurs mois et qui a impliqué un total de 51 prévenus.Parmi les condamnés figurent des militaires, des policiers et des civils. Ils ont été reconnus coupables d'avoir participé à la tentative de renversement du gouvernement de Félix Tshisekedi en mai 2023. Les faits se sont déroulés dans la province du Kongo central, frontalière de l'Angola.Le procès s'est tenu devant un tribunal militaire siégeant à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo central. Les 14 autres prévenus ont été acquittés faute de preuves suffisantes.

L'audience a commencé en début d'après-midi sous une tente installée dans une cour de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. Le procès se tient depuis début juin dans l'enceinte de cet établissement de la capitale congolaise où les accusés sont incarcérés, et gardé par des soldats armés. Les 51 prévenus y ont été amenés en fin de matinée. Vêtus de la tenue jaune et bleue des détenus, ils se sont assis sur des chaises disposées en rangs derrière des barricades métalliques. Le regard vide, la plupart d'entre eux ont gardé une mine fermée.

Trois Américains et l'expert militaire belgo-congolais, Jean-Jacques Wondo, compte parmi les accusés. Peu avant le début de l'audience, ce dernier a dit à l'AFP espérer encore l'acquittement, avouant sans s'étendre traverser "une épreuve difficile". Les chefs d'accusation retenus dans ce dossier sont "attentat, terrorisme, détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, meurtre, financement du terrorisme".

Seul un prévenu, atteint de "troubles psychologiques", n'a pas vu la peine de mort requise contre lui. Le procès n'a finalement apporté que peu de lumière sur les motivations derrière l'opération du 19 mai et ses éventuels commanditaires. Tous les prévenus ont plaidé non coupables et leurs avocats ont réclamé l'acquittement.

Le gouvernement congolais a levé en mars un moratoire sur l'exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003, disant cibler notamment les militaires accusés de trahison, dans un contexte de rébellion armée soutenue par le Rwanda dans l'est du pays.

Le verdict a été rendu le 12 septembre 2024.La peine de mort est encore appliquée en RDC, bien que les exécutions aient été suspendues depuis 2003. Les condamnés ont la possibilité de faire appel du jugement. Leurs avocats ont dénoncé des irrégularités dans la procédure et annoncé leur intention de faire appel.Cet épisode intervient dans un contexte de tensions politiques en RDC, où le président Félix Tshisekedi fait face à l'opposition de l'ancien président Joseph Kabila. La tentative de coup d'État avait été dénoncée par le gouvernement comme une "attaque contre la République."