Nangaa paroisse rutshuru 14 07 2024 standardize jktv

Discours du chef rebelle Nangaa en pleine messe à Rutshuru : réaction timide de la CENCO

Le lundi, 15 juillet 2024 à 18:38

Dans Eglises

Lors d'une célébration eucharistique à l’Eglise paroissiale de Rutshuru, à l’est de la RDC, dans une zone occupée par le M23/RDF (Rwanda Defense Force), le chef rebelle Corneille Nangaa a été autorisé à prendre la parole par le prêtre. L'Eglise catholique en RDC en parle comme un incident survenu à la grande surprise du prêtre officiant.

L'Eglise catholique en RDC, à travers son communiqué de presse du 15 juillet 2024, clarifie que l'incident impliquant la prise de parole du rebelle n'était pas un soutien à la rébellion, mais plutôt un malentendu survenu lors de la cérémonie. Cela soulève des questions sur la posture de l'Eglise vis-à-vis du gouvernement en place, notamment en rappelant les interdictions antérieures d'utiliser les cultes à des fins politiques.

On s’interroge sur les circonstances exactes de l'incident au sein de l'église paroissiale de Rutshuru et la relation entre le prêtre de Rutshuru et le chef rebelle.

 
 

Sujet à interprétations

Le fait que la CENCO n'ait pas sanctionné le prêtre mais ait simplement rappelé des principes contenus dans le droit canon peut être interprété de différentes manières.

Cela pourrait signifier que l'Eglise reconnaît la complexité de la situation et préfère rappeler les règles établies plutôt que de prendre des mesures disciplinaires immédiates. Cela peut également indiquer que l'Eglise souhaite éviter de politiser davantage l'incident en le traitant comme une erreur de compréhension plutôt qu'en le dramatisant.

En rappelant les principes contenus dans le droit canon, la CENCO réaffirme son autorité ecclésiastique et sa position sur l'indépendance de l'Eglise par rapport aux influences politiques. Cette approche peut être vue comme une manière pour l'Eglise de maintenir sa neutralité tout en rappelant à ses membres et aux acteurs externes les normes et les valeurs qu'elle défend.

En fin de compte, le choix de ne pas sanctionner le prêtre mais de rappeler les principes du droit canon peut être interprété comme une tentative de rétablir la cohésion interne de l'Eglise et de réaffirmer sa neutralité dans les affaires politiques.

 
 

La CENCO remise en question

Si la position de la CENCO était interprétée comme prenant parti pour défendre le prêtre officiant dans l'incident impliquant le rebelle, ceux qui contredisent l'Eglise pourraient avancer plusieurs arguments :

1. Respect de l'autorité civile : Les critiques pourraient souligner que la prise de parole d'un rebelle lors d'une cérémonie religieuse va à l'encontre du respect de l'autorité civile et de l'ordre établi. Ils pourraient estimer que l'Eglise aurait dû prendre des mesures plus fermes pour condamner l'incident et réaffirmer son soutien aux autorités légitimes.

2. Neutralité politique : Certains pourraient argumenter que l'Eglise catholique en RDC devrait maintenir une stricte neutralité politique et éviter toute implication dans des affaires partisanes. En défendant le prêtre sans sanction, l'Eglise pourrait être perçue comme prenant position en faveur d'un camp politique, compromettant ainsi sa neutralité et son impartialité.

3. Cohésion sociale : Les opposants pourraient mettre en avant le besoin de préserver la cohésion sociale et la stabilité du pays en évitant toute action qui pourrait être interprétée comme favorisant des groupes ou des mouvements rebelles. Ils pourraient soutenir que l'Eglise devrait agir de manière à renforcer l'unité nationale plutôt que de risquer de diviser davantage la population.

Ceux qui contredisent l'Eglise pourraient argumenter en faveur du respect de l'autorité civile, de la neutralité politique et de la préservation de la cohésion sociale afin de remettre en question la position de la CENCO dans cette affaire.
 

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