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Adieu Borsalino ! Alain Delon, un géant du cinéma français s'éteint à 88 ans

Le lundi, 19 août 2024 à 09:42

Dans ArC/People

Alain Delon, figure emblématique du cinéma français, est décédé le 18 août 2024 à l'âge de 88 ans, dans sa maison de Douchy, entouré de sa famille. Sa mort marque la fin d'une époque pour le cinéma, tant français qu'international, tant il a été un acteur influent et charismatique.

Les enfants d'Alain Delon, acteur légendaire du septième art, ont annoncé dimanche matin le décès de leur père. Âgé de 88 ans, l'interprète de films cultes comme "Plein Soleil" et "Le Samouraï" est décédé paisiblement à son domicile, entouré de ses proches.

Dans un communiqué commun, Alain Fabien, Anouchka et Anthony Delon ont exprimé leur immense chagrin face à la disparition de leur père, qu'ils décrivent comme rejoignant "la Vierge Marie parmi ses étoiles si chères à son cœur". Ils demandent que l'intimité de la famille soit respectée en ces heures de deuil intense.

Retiré des écrans depuis la fin des années 1990, Alain Delon avait fait l'actualité récemment lorsque ses enfants s'étaient opposés judiciairement à sa compagne, suspectée d'abus de faiblesse. Une bataille fratricide s'était alors engagée autour de l'état de santé de la star, qui souffrait notamment d'un lymphome.

En 2019, Alain Delon était revenu sur la Croisette pour recevoir une Palme d'or d'honneur, un hommage qu'il avait alors qualifié de "posthume de son vivant". Icône du cinéma français, l'acteur laisse derrière lui une filmographie remarquable, de "Plein Soleil" à "Le Guépard" en passant par "Rocco et ses frères" et "La Piscine".

Borsalino

Le film qui dépeint la pègre marseillaise a été très populaire en RDC à la fin des années 60. "Borsalino", réalisé par Jacques Deray et sorti en 1970, est une adaptation du roman "Bandits à Marseille" d'Eugène Saccomano. Le film se déroule à Marseille en 1930 et suit l'histoire de deux petits voyous, Roch Siffredi (Alain Delon) et François Capella (Jean-Paul Belmondo), qui s'associent pour conquérir la pègre marseillaise.

Le film commence avec Roch Siffredi, récemment libéré de prison, qui incendie le cabaret de son ancien patron, le "Danseur", le croyant responsable de son incarcération. Il retrouve sa petite amie, Lola, qui est maintenant amoureuse de François Capella.

Après une rencontre houleuse, Siffredi et Capella deviennent amis et associés. Ils commencent par éliminer la concurrence sur le marché du poisson pour le compte de notables corrompus.

Prenant confiance, ils décident de prendre le contrôle de la pègre marseillaise en s'attaquant aux deux parrains de la ville : Poli, qui contrôle le marché de la viande, et Marello, propriétaire d'un casino clandestin.

Leur première tentative de sabotage des entrepôts de Poli échoue, les forçant à se cacher à la campagne pour recruter et se réorganiser.

À leur retour, ils assassinent Poli avec des pistolets-mitrailleurs Thompson, marquant leur ascension dans la pègre marseillaise.

Lorsque l'avocat de Marello, Me Rinaldi, annonce sa candidature au poste de député, Siffredi veut intervenir, craignant l'influence que cela donnerait à leur rival. Capella s'y oppose, mais Rinaldi est blessé par balle lors d'un match de tennis.

Rinaldi est ensuite assassiné à l'hôpital par le "Danseur", cherchant à déclencher une guerre de gangs. Capella soupçonne Siffredi et la méfiance s'installe entre eux.

Marello riposte en tuant des proches de Capella et Siffredi. Réconciliés, ils organisent un plan audacieux pour éliminer Marello et s'emparer de son casino, se fournissant ainsi un alibi en se faisant passer pour des "otages" lors du braquage.

Le plan fonctionne parfaitement, leur donnant le contrôle total de Marseille. Lors d'une fête célébrant leur succès, Capella annonce son intention de quitter Marseille, craignant que leur rivalité ne les conduise à s'entretuer.

Alors que Capella quitte la fête, il est abattu dans une pluie de balles. Le film se termine avec Capella mourant dans les bras de Siffredi.

Le film a connu un grand succès en France avec plus de 4,7 millions d'entrées. Cependant, il a également été marqué par un différend juridique entre Belmondo et Delon concernant l'affiche du film, que Belmondo a remporté en 1972. Malgré cela, "Borsalino" reste un classique du cinéma français, reconnu pour son ambiance, sa musique et les performances de ses deux acteurs principaux. 

Un parcours cinématographique exceptionnel

Venu de nulle part

Alain Delon le répétait souvent : rien ne le destinait à faire du cinéma, pas même lui. Né en 1935 à Sceaux, il évoquait une enfance pas très heureuse dans ses interviews : un père directeur de cinéma à Bourg-la-Reine - il pouvait voir tous les films qu’il voulait - et une mère, qui rêvait d’être comédienne, préparatrice en pharmacie à deux pas de là. Il a 4 ans quand ses parents divorcent et fondent de nouveaux foyers : le jeune Alain se sent de trop, il est placé dans une famille d’accueil à Fresnes, où le père est gardien de prison… En 1945, il entend les coups de feu de l’exécution de Pierre Laval, dont on lui raconte ensuite les détails. Envoyé en pensions catholiques, il y collectionne les renvois mais retrouve finalement sa mère, qui s’est remariée. Il travaille dans la boucherie de son beau-père à Bourg-la-Reine et passe un CAP de charcutier. À 14 ans encore, il fait une fugue et se met en tête d’aller vivre à Chicago mais il est rattrapé à Bordeaux.

Delon a tourné dans plus de 80 films, collaborant avec des réalisateurs de renom tels que Luchino Visconti, Michelangelo Antonioni et Jean-Pierre Melville. Sa filmographie comprend des chefs-d'œuvre tels que Plein soleil, Le Guépard et Monsieur Klein, qui ont non seulement défini sa carrière mais ont aussi laissé une empreinte indélébile dans l'histoire du cinéma. Il a été récompensé par un César du meilleur acteur en 1985 et une Palme d'or d'honneur à Cannes en 2019, soulignant son statut d'icône du septième art.

Delon était reconnu pour sa beauté saisissante et son charisme, qui lui ont permis de se démarquer dans des rôles d'antihéros, souvent marqués par une certaine mélancolie et une intensité dramatique. Son image de "loup solitaire" contrastait avec celle de son contemporain Jean-Paul Belmondo, qui incarnait un style plus enjoué et solaire.

Rayonnement international et influence

Bien qu'il ait été une star du cinéma français, Delon a également attiré l'attention d'Hollywood. Il a été approché par David O. Selznick, le producteur de Autant en emporte le vent, qui lui a proposé un contrat à condition qu'il apprenne l'anglais. Cependant, Delon a choisi de rester en France, ce qui témoigne de son attachement à son pays et à son cinéma.

Sa carrière a souvent été comparée à celle d'acteurs américains comme Clint Eastwood, en raison de son charisme et de ses choix de rôles. Delon a réussi à établir une réputation qui transcendait les frontières, incarnant un style et une élégance qui ont influencé le cinéma mondial. Son image a été celle d'un acteur à la fois glamour et complexe, capable de naviguer entre des rôles de héros et d'antihéros.

Héritage

La disparition d'Alain Delon laisse un vide immense dans le paysage cinématographique. Sa carrière, marquée par des performances mémorables et des collaborations avec les plus grands, a contribué à façonner le cinéma français des années 60 à 80. Avec sa mort, c'est non seulement un acteur, mais aussi un symbole d'une époque qui s'éteint, laissant derrière lui une riche filmographie qui continuera d'inspirer les générations futures.

Borsalino 1970 HD Original

Borsalino est un film policier franco-italien réalisé par Jacques Deray et sorti en 1970. Il s'agit d'une adaptation du roman Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano.

Le film raconte les aventures de deux jeunes voyous qui tentent de devenir les caïds de la pègre marseillaise. Il réunit, pour la première fois en tête d'affiche, les deux acteurs vedettes du cinéma français, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.