Les Studios Kabako présentent Shoggy dans "zala angele"

Kisangani, 27 novembre 2018, concert à l’Espace Ngoma. Zala angele, en lingala faites attention, est le titre phare de l’album Réveil citoyen. Avec Mensonges, l’autre titre, Zala angele a soulevé des applaudissements à l’Espace Ngoma, le 27 novembre 2018. Sur la même scène que Franck avant lui, Shoggy rappe « construire la vie d’un pays dans le mensonge », puis vient la reprise chantée « baye na ba polos na ba chapeaux, zwa, ata basombi ebele ya bamasanga eh… », pour dire prenez t-shirts et casquettes qu’ils vous offrent, saoulez-vous la gueule s’ils paient l’addition, mais le jour J, prenez soin de voter utile.L’album Réveil citoyen, répond Shoggy à Journal Karibu, traduit une révolte née des souffrances endurées par sa propre famille et lui. Tout commence les années 90 avec l’agonie du régime mobutiste après 32 ans de règne sans partage, l’occupation de Kisangani par des troupes ougandaises et rwandaises, plusieurs périodes de guerres, l’inflation, l’instabilité économique...

Sa famille, son entourage, ses amis sont les premières victimes de ces événements et Shoggy décide de prendre la parole pour raconter ses histoires… Histoires oubliées dans un pays où la liberté d’expression n’est pas une option.

Shoggy Angoy vit et travaille à Kisangani. Influencé par son oncle, griot et chef coutumier, il montre un intérêt précoce pour la musique. Il enregistre avec Alesh en 2010 l’album La Mort dans l’âme, une production des Studios Kabako. Depuis lors, il développe son travail en solo, et se produit régulièrement au Congo (Kisangani, Lubumbashi, Goma, Bukavu...) mais aussi dans la région (Nairobi, Gisenyi).

Performeur, il est l’un des interprètes de Papy Ebotani : Fanfare funérailles est présentée au Congo (Kisangani Kinshasa), mais aussi au Burundi, aux Émirats Arabes Unis (Biennale des arts de Sharjah) et à la Fondation Cartier à Paris. Shoggy travaille aujourd’hui sur son premier album Réveil Citoyen avec les titres Zala Angele et Mensonges, bien accueillis par le public boyomais.

Par Jean Fundi K.