UNIKIS/Projet VLIR. Le Prof Nshimba sur la piste de multiplication des champignons comestibles en labo

Depuis bientôt huit ans, le Professeur Hippolyte Nshimba travaille en laboratoire pour la reproduction saine des champignons comestibles en temps et en quantité voulus. En fait, grâce à l’appui de VLIR-UOS, ce chercheur de la Faculté des Sciences et son équipe multiplient des expériences qui bientôt vont être vulgarisées dans les milieux paysans et domestiques dans la région de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, en RDC.

A la base de l’initiative se trouve la rareté des champignons comestibles très prisés par la population qui croit à vive allure. La ville de Kisangani à elle seule compte 1 million 200 mille habitants contre 200 milles avant 1960. Pour le professeur Nshimba, les besoins sont énormes en champignons et en viande, besoins exprimés lors d'une visite des gens qui avaient entendu le professeurs parler à la radiotélévision locale.

 

Mais les paysans peuvent se passer de la viande et de longues attentes d'un an presque qui précèdent la cueillette des champignons une fois qu’ils auront maîtrisé les nouvelles techniques culturales. « Finie la cueillette des champignons une fois l’an. Nos techniques permettent quatre cultures des champignons ou plus par an et, au bout de chaque récolte, l'obtention de la semence pour une nouvelle culture sans l’aide des spécialistes », nous confie-t-il. La vulgarisation de nouvelles techniques est la deuxième étape d’une longue procédure. Elle présente cependant une somme d’avantages pour le grand public: les champignons ainsi cultivés à proximité et à moindre effort sont notamment faciles à digérer, prémunis de maladies et d’autres plantes qui l’étoufferaient.  

En plus, la population pourrait se contenter d’un aliment qui compense la rareté et la cherté de la viande. La vulgarisation interviendra bientôt après une première phase du projet qui se déroule essentiellement en laboratoire et dans un champ expérimental. Cette phase va du choix des champignons comestibles dans la nature à la culture dans la champignonnière expérimentale.

Entre les deux étapes, la multiplication se fait par tissus et par spores. Dans le nature sauvage, les spores tombantes ou emportées par le vent sont impliquées dans la survie et la dispersion des champignons.

Des tissus et spores, le professeur Nshimba et son assistant Mwinyi obtiennent le mycélium dit aussi blanc de champignon.

Au bout des manipulations savantes en laboratoire (ph. autoclave à dr.), le mycélium se développe jusqu’à l’état d’être transplanté dans la champignonnière ou d’être fourni au paysan pour une culture vivrière ou maraichère.

En plus des travaux conduits par le professeur Hippolyte Nshimba  et son assistant Mwinyi Waziri, l’on peut citer d’autres avec les professeurs Onautshu Odimba, Célestin Danadu et Benoît Dhed’a portant respectivement sur la production du manioc sans toxine, la reproduction artificielle des poissons et la multiplication des rejets de bananiers sans malade à grande échelle. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du projet dit Appui de la biodiversité à la formation et la sécurité alimentaire dans le bassin nord-est du Congo. Le projet est financé par VLIR UOS, un programme de coopération interuniversitaire flamande (Belgique), pour une période allant de 2011 à 2020.                                                                       

Date de dernière mise à jour : dimanche, 12 avril 2020