PNUD Kisangani - revue annuelle du PAP quinqennal

"Après une année d'interventions dans les secteurs santé, éducation, agriculture et développement rural, il est opportun d'inventorier forces, faiblesses et contraintes du PAP afin de gagner le pari du développement à l'horizon 2015", c'est en ces termes que Yollande Ebongo, la chef de bureau du PNUD Kisangani, a introduit l'atelier du 9 au 10 août au restaurant La Bourgeoise à Kisangani. C'était en présence d'une cinquantaine de participants parmi les organisations de la société civile, les organisations du système des Nations Unies, une délégation du ministère national du plan, les représentants des syndicats, du gouvernement provincial et des journalistes. L'atelier est organisé par le ministère provincial du plan avec l'appui du PNUD.

 

Le budget voté par l'Assemblée provinciale fait régulièrement l'objet d'un PAP, programmes d'actions prioritaires, un plan qui définit ce qu'il faut réaliser en premier dans l'affectation de l'argent. Pour Jean-Claude Esuka, ministre de l'agriculture et représentant du gouverneur, ne comprend pas "qu'avec 20% des recettes récoltés l'on puisse réaliser 100% des actions prévues en oubliant de classer l'agriculture dans les priorités". L'exposé du ministre sur "l'évaluation du secteur agricole et développement rural" a porté essentiellement sur ce qui a été fait et ce qui ne l'a pas été: seul les 165 km de route de desserte agricole ont été aménagés en territoire de Poko dans le Haut Uélé sur les 24 territoires de la Province Orientale, les autres quelques 20 km ou pas du tout; les semences améliorés ont été distribuées aux paysans; des machettes  leur ont été remises. Malgré tout la nourriture coûte cher et la province accuse près de 6% des cas de malnutrition. La mécanisation de l'agriculture a échoué par manque de chauffeurs de tracteurs, eux-mêmes inadaptés aux terres…

"Le vol des produits dans les champs, l'excès des taxes, les conflits des terres qui les opposent souvent aux autochtones découragent les étrangers" ont expliqué le Docteur Olinda, Deogratias Vale de la société civile et le directeur de l'APIF, Charles Lututa. Ce dernier a renchérit sur le manque de vision qui manque aux concepteurs des budgets de la province évoqué par Jean-Claude Esuka. Dr Olinda pense qu'il y a de l'argent pour tout faire sauf qu'il servirait à autre chose. Le ministre de l'agriculture s'est même étonné que les étrangers investissent dans l'agriculture dans l'indifférence totale des hommes d'affaires congolais. Il fait allusion à l'exploitation de l'hévéa dans les anciennes plantations coloniales. "Pour mettre fin à la pauvreté, le paysan doit faire l'agriculture pérenne (qui dure) comme l'hévéa, le cacao, les palmiers au lieu de l'agriculture vivrière", a proposé le recteur de l'IFA, Institut Facultaire Agronomique, Kombele Bishosha. Ce qui,   pour le directeur de l'APIF, agence pour la promotion des investissements et de financement de la Province Orientale, n'est pas suffisant. "Il faut rajouter l'agriculture et le tourisme comme priorités " dans le forum économique recommandé les jours à venir par Kinshasa.

Les autres évaluations sur la santé et l'éducation ont été présentées par les ministres respectifs selon le schéma: constat et objectif dans le secteur, évaluation de l'année 2011, financement, cadre et conduite du programme. Cet atelier d'évaluer fait suite à une période préparatoire organisé par le ministère provincial du plan et le PNUD. Sur base du DSCRP, le gouvernement provincial avec l'aide du PNUD, compte réaliser le développement économique et social de la Province Orientale. Pour Yollande Ebongo, "des efforts doivent être déployés" par tous en perspective du développement en 2015.

En conclusion de l'atelier ce 10 août, le ministre provincial du plan, Roger Androzo a promis de mettre les moyens qui manquaient pour l'efficacité du Cadre de la coordination et suivi du PAP. Léonie Kahigwa des Affaires civiles de la Monusco s'est réjouie. "C'est désormais un cadre d'échanges groupes thématiques de la société civile et gouvernement. Les uns avec des informations de terrain, l'autre avec une opportunité de s'améliorer", a-t-elle reconnu. Et à Charles Lututa de réclamer l'intégration de l'APIF dans le cadre de suivi, puisque, selon lui, "l'APIF a été créé après la constitution du cadre de suivi".

Jean Fundi Kiparamoto (karibunionline.e-monsite.com)

Date de dernière mise à jour : mardi, 12 mai 2020