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Grâce à Toozgoal, une vingtaine d’artistes boyomais outillés dans le storytelling, l’art de raconter des histoires

Le samedi, 24 août 2024 à 19:42

Dans ArC/People

RDC, Kisangani, 21-23 août 2024. – Suite et fin de la formation des artistes boyomais initiée par l’artiste comédien Henri Ewaoso. Devant les invités prestigieux, les participants ont représenté les récits créés pendant les travaux en carrefours de trois sous les acclamations de l’assistance.

La résidence de La Concorde, chez SOLFUM, a consacré une grande partie de sa formation à la construction des récits. Le coach en écriture dramatique, Jean Fundi Kiparamoto, a privilégié la pratique du storytelling après une brève présentation de l’historique du storytelling et du storytelling, de l’idée à la construction du récit.

Les participants ont développé six thèmes mettant en scène des récits inspirés par les exposés de quatre intervenants.

Le coach Jean Fundi Kiparamoto a abordé l'histoire du storytelling et la construction du récit, tandis que Maître Jedidia Mabela a exploré l'activisme en tant qu'outil de promotion des droits humains et de l'éveil citoyen. Maître Serge Fundi Kondjo s'est penché sur le leadership, les valeurs et la promotion des artistes, tandis qu'Henri Amundala Ewaoso a traité de la moralisation, de l'éducation, de la citoyenneté et de l'identité. Enfin, Prosper Mampata de la Fondation Jean Malengela a discuté de l'entrepreneuriat dans les milieux artistiques.

L’organisateur avait inscrit au programme du dernier jour la suite des exposés, les prestations scéniques des participants, l’impression des invités d’honneur, la remise des brevets et le cocktail.

Prestations scéniques

Une première série avait eu lieu la veille. La version améliorée a eu lieu le troisième jour.

Thème 1 : Les liens brisés - Infidélité et confrontations familiales

Le thème de l'infidélité a été exploré sous l'angle des conséquences à long terme, non seulement sur un couple, mais sur une famille entière. Les personnages sont confrontés à des choix déchirants où l'amour, la loyauté, et le pardon sont mis à l'épreuve. Entre mensonges, trahisons et rédemption, cette histoire pose la question : peut-on vraiment pardonner et reconstruire après que les liens de confiance ont été brisés ?

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Synopsis

Dans une petite ville où les rumeurs circulent plus vite que le vent, Antho Melly, une mère protectrice et respectée, se prépare à rencontrer Laurianne, la fiancée de son fils unique, Prince. Ce dernier, plein de fierté, est impatient de présenter celle qu'il aime profondément à sa mère. Mais dès l'instant où Antho Melly pose les yeux sur Laurianne, le passé refait surface avec une violence inattendue.

Pour Antho Melly, Laurianne n'est pas une inconnue. Elle est l'une des femmes qui, des années plus tôt, avait failli briser son mariage en entretenant une liaison secrète avec son mari. Ce souvenir douloureux hante encore Antho Melly, et la présence de Laurianne ravive des blessures qu'elle croyait enfouies. Elle refuse d'accepter que son fils puisse aimer celle qu'elle considère encore comme une rivale.

Déchiré entre l'amour pour sa mère et ses sentiments pour Laurianne, Prince se retrouve dans une situation impossible. Il défend d'abord avec véhémence sa fiancée, refusant de croire que celle-ci puisse être coupable des accusations portées par sa mère. Cependant, au fil des confrontations et des tensions grandissantes, le doute commence à s'immiscer en lui.

Poussé par le besoin de vérité et de paix dans sa famille, Prince confronte Laurianne, exigeant des explications.

Thème 2 : Les défis de l'éducation monoparentale face à la délinquance juvénile

Ce récit poignant explore les défis de l'éducation monoparentale dans un contexte social difficile, où les influences extérieures peuvent facilement détourner un jeune du droit chemin. La lutte de Mama Lotshuabe pour réconcilier amour maternel et discipline met en lumière la complexité des liens familiaux face à la délinquance juvénile.

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Synopsis

Dans un quartier populaire, Mama Lotshuabe élève seule son fils, Ali, avec une détermination farouche. Depuis la mort prématurée de son mari, elle s'est juré de lui offrir une vie meilleure. Malgré les difficultés financières, elle travaille jour et nuit pour lui assurer une éducation de qualité, espérant qu'il devienne un homme intègre et respecté.

Ali vient de passer ses examens d'État et s'apprête à entrer à l'université. Cependant, à mesure qu'il se rapproche du monde adulte, il est de plus en plus influencé par les apparences de richesse et de réussite qui l'entourent. Frustré de ne pas pouvoir s'afficher avec des vêtements de marque ou une voiture, comme ses camarades de classe, il exige de sa mère qu'elle lui offre ce style de vie luxueux. Mama Lotshuabe, peinée, tente de lui expliquer que ses moyens ne le permettent pas et que la vraie richesse réside dans les valeurs qu'elle lui a inculquées.

L'équilibre déjà précaire de la famille est bouleversé lorsque le frère de Mama Lotshuabe, Oncle Joseph, fait une visite inattendue. Il est porteur de nouvelles troublantes : il informe sa sœur qu’Ali mène une double vie. À la maison, il est l'enfant modèle, mais dans la rue, il est connu comme un voleur. Mama Lotshuabe, refusant d'abord de croire à cette trahison, reste sceptique.

Le doute s'installe lorsqu’Oncle Joseph demande à Ali de montrer ce qu'il cache dans sa poche. Sous la pression, le jeune homme sort un téléphone dernier cri. Oncle Joseph révèle alors que ce téléphone est un objet de vol.

Dévastée par cette découverte, Mama Lotshuabe ressent un profond sentiment de trahison. Tous les sacrifices qu'elle a faits pour l'avenir de son fils semblent soudain vains. Face à cette révélation, elle prend une décision radicale : couper toutes les ressources financières d'Ali et le confronter à la réalité de ses actes.

Pris de remords, Ali, réalisant l'ampleur de ses erreurs et l'amour que sa mère lui a toujours porté, s'agenouille devant elle, demandant pardon. Mama Lotshuabe est alors confrontée à un dilemme déchirant : comment sauver son fils de la spirale de la délinquance tout en lui apprenant à assumer la responsabilité de ses actes ?

Thème 3 : Attaque à main armée - Le fils trahit la confiance de son père en complotant contre lui.

Ce drame familial soulève des questions éthiques profondes sur la trahison, la cupidité et les conséquences désastreuses de nos choix. La mort tragique du père, qui remettait en question leurs rêves communs, laisse De Mukwata dévasté, forcé de faire face aux conséquences de sa complicité.

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Synopsis

Un père aimant, Papa, rentre chez lui après avoir réalisé une affaire fructueuse. Ravi, il partage la nouvelle avec son fils unique, Adrien. Papa explique que cet argent est destiné à la construction d'une maison familiale, un projet sur lequel ils travaillent ensemble depuis des années.

Cependant, De Mukwata, qui a des dettes et des besoins financiers pressants, demande à son père une somme bien plus importante que ce que celui-ci est prêt à lui donner. Froissé de ne pas obtenir la totalité de l'argent, Adrien se met à comploter avec son ami d'enfance, Antoine, un hors-la-loi connu dans la région.

Ensemble, ils élaborent un plan pour s'emparer de tout l'argent de Papa, menaçant ainsi le rêve de construire leur maison familiale. Antoine fait irruption à la maison familiale, armé, et exige que Papa lui remette la totalité de la somme. Malgré les supplications de son père, De Mukwata reste silencieux, n'intervenant pas pour le protéger. Acculé, Papa résiste, ce qui pousse Antoine à lui tirer une balle dans la tête.

Réalisant alors l'horreur de ce qui vient de se passer, De Mukwata est submergé par le remords et la culpabilité. Il condamne violemment l'acte d'Antoine, affirmant que leur plan n'incluait pas le meurtre de son propre père, mettant ainsi fin à leur projet de maison familiale.

Thème 4 : La critique de l'éducation de mauvaise qualité

Matatouche et Mokondo, du groupe "Les 4 gendarmes", ont joué une scène satirique mettant en scène un professeur et un élève faisant preuve d'un niveau de connaissance alarmant. Cette saynète souligne les défaillances du système éducatif et le manque de compétences de certains enseignants, remettant ainsi en question la qualité de l'enseignement.

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Thème 5 : La dénonciation de la crise énergétique à Kisangani

Hamadi Amissi, alias Bidorma, du groupe "Les 4 gendarmes", a parodié la récurrente crise de l'électricité touchant la ville de Kisangani. Dans son sketch, il montre un nécessiteux tentant de charger son téléphone portable en branchant le chargeur directement sur sa tête rasée, soulignant ainsi l'ingéniosité des citoyens face aux pannes d'électricité chroniques. Cette parodie dénonce les défaillances du réseau électrique et les conditions de vie difficiles des habitants.

Les thèmes 4 et 5 utilisent l'humour et la satire pour aborder des problématiques sociales importantes, telles que les lacunes du système éducatif et les carences des infrastructures publiques. Les sketchs des "4 gendarmes" visent à sensibiliser le public à ces enjeux tout en les divertissant.

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Thème 6 : Lutte pour les droits civiques d'une jeunesse marginalisée par l'État

Le thème traite de la lutte d'une communauté marginalisée, souvent portée par sa jeunesse, pour conquérir ses droits civiques et sa pleine reconnaissance par l'État et la société. Ce dernier thème a été chanté par un groupe de jeunes rappeurs inspirés par l’exposé de Me Jedidja Mabela du JDDH sur l’Activisme, puissant instrument de promotion des droits humains et vecteur de l’éveil citoyen ».

Kisangani, 21-23 août 2024. - Résidence d'écriture à La Concorde à l'initiative de Toozgoal

Les invités d’honneur ont beaucoup applaudi les représentations des artistes participants. Dans la salle, on a vu Docteur David King Mizegele Kituma, mandataire de Kawaling Production SARL, Jean Malengela, coordonnateur de la Fondation Jean Malengela, Papy Ngendi, protocole au gouvernorat de province de la Tshopo, Ibrahim Kambili, coordonnateur de la Dynamique FF Fukushima 236 (DFF236), Tini Lisimo, Maître Fiston Syaka, potentiel candidat bourgmestre à la commune Makiso, Dieumerci Kpond et Augustin Wasanga.

La résidence de La Concorde a été rendue possible grâce aux personnes de bonne foi que le président de Toozgoal a tenu à remercier de vive voix devant les participants et les invités d'honneur.