Jean Bamanisa Saidi - élu gouverneur - Province Orientale

Bamanisa élu gouverneur de province sur un scrutin serré 48 contre 45: joie des masses dans les rues de Kisangani

jean-bamanisa-gouverneurr-0000359-1.jpg"Muzungu wetu (notre Blanc en Kiswahili), notre Moïse Katumbi, l’indésirable désiré, Bamanisa wetudsc-0000323.jpg (notre Bamanisa)", autant de noms pour parler de Jean Bamanisa Saidi, le nouveau gouverneur de la Province Orientale, à l’issue de l’élection de ce mercredi, 31 octobre à Kisangani. Le deuxième tour vient de se dérouler au sein de l’Assemblée provinciale. JBS, comme l’appelent encore d’autres, vient de battre sur un score serré son challenger Jean Tokole Ilongo. Il est 11 heures 30’ quand l’agent de la Ceni, après avoir compté à haute voix le nombre de bulletins vierges (106) en en soustrayant par la suite 11. Le compteur était à zéro, après la 1ère surprise, donc après le 1er tour quand Jean Tokole est passé en tête avec 42 voix contre 27 pour Bamanisa et 25 pour Daruwezi. Ce mercredi, deuxième surprise. Celui dont l'état major "être sûr de gagner en conservant ses 42 voix plus tant" est battu par 48 voix. "Quarante huit (ndlr: pour dire Awenze) akitaki awa; sakana na chiffre 48", criaient un groupe de tolekistes (taxivélos) pour dire "48 est un chiffre magique comme numéro du candidat Awenze en 2011; aujourd'hui, Jean Bamanisa Saidi vient de gagner par 48".

dsc-0000328.jpgCandidat indépendant élu député national aux législatives 2006, candidat malheureux aux législatives 2011, JBSimages-jbs.jpg croyait toujours à la volonté du peuple, avait-il dit, lors d'une conférence de presse, à la veille de la campagne électorale. Un indépendant à la tête de la Province Orientale spontanément fêté dans les rues, mais un indépendant qui a toujours clamé son attachement à la vision de Joseph Kabila à en croire le gros poster de ce dernier sur son principal véhicule de campagne en 2011. Y'aurait-il une complicité kabila-bamanisa? "Je compe sur le peuple pour être gouverneur, rien sur le peuple", avait dit JBS lors de la conférence de presse. Complicité ou non, un mariage d'un genre nouveau se dessine. La Majorité Présidentielle, vraisemblablement divisée sur le choix de Daruwezi, aurait eu certains de ses membres soutenu Bamanisa au détriment de son challenger. Un mariage d'un genre nouveau? Peut-être, d'autant que, à l'issue du premier tour, un cacique de l'AMP, s'était confié à un défenseur des droits humains en ces termes "Nous n'avons pas le choix; nous n'allons pas cas même livrer la province à un homme d'affaires".

Bamanisa est gouverneur contre vents et marées: lettre présentée dans les médias avant et pendant la campagne électorale dont l'on disait signée de Minaku dsc-0000343.jpgpour le choix de Daru, confiscation de la chaîne nationale RTNC par les images d'un seul candidat, menaces à l'endroit des journalistes qui allaient à ses conférences, allusion faite à ses origines de Blanc, rien n'y a fait. "Muzungu wetu, un vrai congolais", criaient à tue-tête deux tolekistes. "C'est la recette finale des perdants: avant les présidentielles 2006, Kabila est fils de Mzee. Il gagne les présidentielles, il devient Rwandais. On revient avec les mêmes propos sur Bamanisa", s'étonne une femme en colère. Le programme de Bamanisa, présenté à l'assemblée le 25 octobre, avait déjà convaincu certains députés provinciaux de la majorité qui se sont confiés au site du journal Karibu.

Les défis commencent

dsc-0000347.jpgJBS hérite d'une province qui présente beaucoup de défis. Sur le plan de l'environnement, il arrive aux affaires au moment où les territoires attendent leurs arriérés de rétrocessions, les députés leurs arriérés de 6 mois, les routes urbaines bardées de nids de poule, la DRPO (direction des recettes de la Province Orientale) confisquée par un groupe politico-ethno-tribal et dont les recettes prennent une destination pas catholique à en croire les révélations faites début 2012 à l'assemblée provinciale; une RTNC dont certains journalistes sont membres des services de renseignement; l'exploitation sauvage du bois dans les forêts de la province, des fois, avec la bénédiction de l'administration nationale et provinciale, etc. En tout cas, il y a et du travail et des réformes à faire….

par Jean Fundi Kiparamoto

 

Date de dernière mise à jour : vendredi, 02 juillet 2021